À Sennecey-le-Grand, Auchan redistribue les cartes

Le Journal de Saone et Loire, 27/11/11

« La vie Auchan, elle change la vie », claironnait un de ses anciens slogans. C’est peu de le dire… Présente à Sennecey-le-Grand depuis le 2 novembre en lieu et place d’Atac, l’enseigne redistribue les cartes du commerce local. Pas tant parce qu’elle a agrandi sa surface de vente de près de 1 000 m², mais parce qu’elle est ouverte tous les dimanches matin. Les conséquences ne se sont pas fait attendre. Le seul boucher du centre-ville ouvert le dimanche matin a enregistré, ce mois-ci, une baisse du chiffre d’affaires de l’ordre de 30 %. « Je veux rester optimiste en me disant que c’est dû à la période. Mais si ça dure, il faudra en tirer les conséquences », observe Hervé Béreiziat. Pour le Petit Casino, une dégringolade de 50 % a été constatée en l’espace de trois dimanches. « C’était notre meilleur jour de la semaine. C’est inquiétant », confient les gérants. Au point qu’une réunion est prévue avec la direction du groupe pour évoquer le sujet. D’autant que la supérette avait subi, l’an dernier, une première onde de choc avec l’ouverture, le dimanche matin, de Netto. « On avait tenu cinq ans en fermant le dimanche, mais on a été obligés de répondre à l’ouverture d’Aldi à Tournus, explique Jacques Valaize, le directeur de l’enseigne hard-discount, qui a aussi ressenti une baisse de 5 à 10 % depuis l’ouverture d’Auchan. Mais honnêtement, j’aimerais pouvoir fermer le dimanche à condition que toute la concurrence le fasse. Sinon, on fait mourir les artisans du centre-ville et on empêche les familles d’avoir le temps de se retrouver, de passer du temps ensemble, de s’investir dans la vie associative. » C’est précisément l’une des inquiétudes de salariés d’Auchan. « Quelques-uns sont venus nous voir, confirme l’union locale CGT. Ils ont peur que le dimanche devienne un jour comme les autres. Dans ce cas, le travail dominical ne serait plus basé sur le volontariat et les salariés perdraient leurs avantages. » « C’est censé être du volontariat mais dans les faits, c’est contraint », enfonce un connaisseur de la grande distribution. Ça change la vie…

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