Le 14 juillet doit rester un jour férié !

Nouvel Observateur, 13/7/11

Le 14 juillet est traditionnellement une journée de commémoration, de flonflons et feux d’artifice. Mais c’est aussi pour certains Français un jour travaillé – et avec un peu de chance, payé double. Une ineptie pour Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République.

L’appel au « boycott » des grandes surfaces le 14 juillet lancé par la CFTC – pour dénoncer le développement du travail les jours fériés – est une belle initiative à laquelle je me joins pleinement, comme député de la nation et comme citoyen ordinaire.

Cette initiative résonne en effet comme un rappel à l’ordre du gouvernement sur ce que sont les véritables valeurs de la République française. Dans un monde largement financiarisé et déshumanisé, les jours fériés restent l’un des derniers vestiges de la civilisation face à la barbarie marchande.

Oasis de repos à l’ère du « travaillez plus », ils sont comme doivent le rester les dimanches un contre-symbole très fort à la logique production/consommation qui relègue l’être humain au second rang.

Fort d’une idéologie consumériste, le gouvernement avait déjà autorisé dans beaucoup d’endroits le travail du dimanche pour favoriser les profits de quelques-uns. Cela s’était fait au détriment de dizaines de milliers de petits commerçants, mais aussi de la vie de famille des employés contraints de travailler ce jour là.

Or, l’économie n’a de sens que si elle est au service des femmes et des hommes qui la font tourner. Ce n’est pas à l’être humain de se mettre au service d’une machine économique devenue folle. Une économie mondialisée pour mieux servir ses maîtres coûte que coûte, même s’il faut pour cela développer au Sud les camps d’esclaves destinés à produire des objets vendus au Nord à des chômeurs sous assistanat social. Triste tableau.

Faire croire que l’on va sauver nos artisans, nos PME et nos commerçants par une violence imposée aux plus modestes d’entre nous relève de l’escroquerie intellectuelle. Tout comme de l’ineptie économique. 

Par cette action à laquelle j’apporte mon soutien chaleureux et entier, la CFTC nous propose donc de ne pas inverser les valeurs. Elle nous suggère de remettre les femmes et les hommes au centre de nos problématiques d’élus et de citoyens.

Elle invite également fermement le gouvernement à ne pas transformer notre fête nationale en banale fête commerciale. Il en va de la survie de l’un des derniers symboles de notre République. Celui de la liberté pour laquelle sont morts tant de Français.

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