Eglises et syndicats s’associent contre le travail du dimanche

La Croix, 20/6/11

Lancée lundi 20 juin à Bruxelles, l’Alliance européenne pour le repos dominical a été rejointe par plusieurs organisations syndicales, chrétiennes et familiales.

« Ensemble pour des horaires décents ! » C’est le mot d’ordre de la nouvelle Alliance européenne pour le repos dominical, lancée lundi, à l’occasion d’une conférence organisée à Bruxelles, réunissant les Églises chrétiennes d’Europe, les syndicats européens ou encore les divers collectifs des amis du dimanche actifs en France, en Autriche ou en Allemagne. 

Leur objectif : « sauvegarder le dimanche, en principe, comme le jour de repos hebdomadaire commun dans l’UE », affirment-ils dans une déclaration fondatrice.

« IL FAUT ÉVITER UN RETOUR EN ARRIÈRE »

À l’heure où des secteurs de grande distribution, comme le textile ou l’alimentaire, souhaitent déroger à la traditionnelle fermeture dominicale des magasins en Europe, « nous lançons une alliance réaliste avec des exceptions, mais nous voulons être fermes sur nos priorités : les êtres humains et pas le business », a résumé Fabrice Warneck, au nom d’ UNI Europa, la fédération syndicale européenne des services et de la communication.

« Le repos le dimanche est d’origine religieuse, mais c’est aussi la première lutte et la première victoire des mouvements ouvriers consacrée dans les législations des pays européens », a-t-il rappelé. Aujourd’hui, il faut, selon lui, « reprendre le combat pour éviter un retour en arrière », d’autant plus que c’est le travailleur précaire qui paie le plus lourd tribut.

Ce combat, mené de longue date par les évêques catholiques européens, via leur représentation à Bruxelles ( Comece), s’inscrit dans la pénible tentative de révision de la directive européenne de 2003 sur le temps de travail.

NOUVELLES RÉALITÉS

Depuis plus de cinq ans, la Commission européenne tente d’adapter le texte aux nouvelles réalités du marché, comme l’intérim, le temps partiel ou le télétravail. Après des tentatives rejetées par les États, Bruxelles planche sur un nouveau projet misant sur un accord préalable entre patronat et syndicats européens.

Le sujet est complexe. Notamment dans le secteur de la santé, plusieurs arrêts de la Cour européenne de justice ayant assimilé, depuis dix ans, le temps de garde des personnels hospitaliers à du temps travaillé, posant des problèmes juridiques et financiers.

Selon le professeur allemand Friedhelm Nachreiner, seule une minorité de travailleurs en Europe respecte les horaires typiques – les huit heures quotidiennes. Pour leur santé et leur vie sociale, « il faut un jour spécifique de repos » aux salariés, et, selon lui, « plusieurs études montrent que le risque d’accident est moins élevé si les gens ne travaillent pas le dimanche ».

Nathalie Vandystadt, à Bruxelles

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