« On n’a pas reconduit la grève, mais les salariés se réservent le droit de mener de nouvelles actions car le directeur s’est moqué de nous. Tous les grévistes ont rejeté sa proposition de hausse salariale de 1 %. Ça couvre à peine l’augmentation de notre mutuelle… », confie Cyril Laurant, délégué CFDT chez Cora.
Hier, après trois jours de grève qui ont mobilisé « jusqu’à 60 salariés », dixit l’intéressé, les représentants du personnel ont rejeté les propositions formulées par leur direction, lundi (l’YR du 17 mai).
Cyriaque Jourdhier, directeur de l’hypermarché se défend :
« Demander 100 euros bruts mensuels pour tous, quel que soit le nombre d’heures travaillées, c’est impensable… Malgré la très forte baisse de notre chiffre d’affaires depuis le début de l’année, j’ai proposé de doubler la hausse salariale de 2010 (+ 0,5 %), et d’accorder 2 % à ceux qui seraient rattrapés par la hausse du SMIC. On ne peut aller au-delà. »
Assurant « respecter la loi » en matière de travail dominical, Cyriaque Jourdhier affirme par ailleurs n’avoir « aucune demande » de la part de salariés qui souhaiteraient passer à des contrats de 30 heures.
« Sur 240 salariés environ, 11 seulement ont des contrats de moins de 30 heures », précise au passage le directeur.
S’il devine que ce mouvement de grève (le premier depuis l’ouverture de la grande surface en 1987) laissera des traces, Cyriaque Jourdhier entend prendre le pouls du personnel.
« On organisera une enquête anonyme à la fin du mois, et j’ai proposé d’organiser des moments d’échange cet été. »
Pas sûr que cela suffise à désamorcer les tensions…
Christophe Pacalet