Ouest-France / lundi 29-11-2010
Hier dimanche matin, il fallait prendre son mal en patience pour accéder au parking du supermarché Casino, aux Landes d’Apigné. Un face à face était engagé avec d’un côté les élus du pays de Rennes, du pays du Val d’Ille et les délégations syndicales, d’un autre Jonathan Joachim, directeur du supermarché, bien seul pour argumenter la politique nationale du groupe Casino.
« Chacun défend son point de vue. Nous respectons la loi et nos salariés. Si nous ouvrons le dimanche matin, c’est toujours sur la base du volontariat. Le temps de travail et payé en heures supplémentaires et majoré de 25 % », explique le directeur.
Négociations rompues pour l’extension aux Acquêts
Un raisonnement que confirme une salariée venue manifester, mais qui exprime l’inquiétude de certains de ces collègues. « Nous avons un accord avec M. Joachim. Si demain il quitte Le Rheu pour rejoindre un autre magasin de l’enseigne, cet accord serait caduc. »
Pour Jean-Luc Chenut, maire du Rheu, et l’ensemble de ses collègues, cette ouverture « sauvage » remet en cause l’équilibre pérennisé depuis 1996 dans le cadre de la charte d’urbanisme commercial du Pays de Rennes.
« Chaque année, sous l’égide de Rennes Métropole, les discussions relatives à la régulation de l’ouverture des commerces les dimanches et jours fériés donnent lieu à des échanges fructueux entre les partenaires sociaux qui démontrent leur attachement au principe du repos dominical, indique le maire du Rheu. Depuis le mois de février, la direction du magasin des Landes d’Apigné a choisi, sans concertation ni information préalable de la municipalité, de ne plus s’inscrire dans cette démarche. »
De fait, la municipalité a pris la décision de rompre les échanges qui auraient dû permettre au supermarché de rejoindre la future Zac des Acquêts en augmentant sa surface et du même coup sa viabilité.
« A la rentrée, le groupe Casino a formulé des conditions inacceptables. Le groupe établissait comme préalable à la fermeture du dimanche que soient obtenus les autorisations administratives permettant l’implantation aux Acquêts. Compte tenu des délais incompressibles, cela revenait à entériner, de facto, et pour au moins deux ans le dispositif actuel. »
Côté syndical, les slogans font état de régression sociale : « Tout cela pour une recherche illusoire d’un profit maximum. Nous ne pouvons pas laisser ces magasins casser les efforts engagés sur le dialogue social par l’ensemble des acteurs du commerce », indique Gilles Graal, au nom de la CGT.