Depuis huit ans, les organisations patronales et de salariés s’entendent et signent un accord pour n’ouvrir les commerces que deux dimanches par an. Seulement cette année, le Medef n’a rien voulu signer.
Aucun représentant du Medef n’était présent, mardi 9 novembre à l’aéroport de Dijon-Bourgogne, pour la signature de l’accord 2011 sur l’ouverture des magasins le dimanche. Seul un communiqué, envoyé par fax, donne une explication : « Au plan général, le Medef plaide en faveur d’un élargissement de l’ouverture des commerces et des grandes surfaces le dimanche », annonce le syndicat patronal. Le Medef explique ensuite les raisons de son refus de signer le moindre accord. Premièrement, en ouvrant le dimanche, les commerces de proximité subiraient moins la concurrence d’Internet. En plus, ça permettrait de maintenir le chiffre d’affaire. Deuxièmement, restreindre les ouvertures le dimanche est archaïque : « il y a un enjeu de modernité ». Troisièmement, ça favoriserait l’attractivité pour les touristes. Le Medef ne reprend pas l’exemple du touriste sur les Champs-Elysées, si cher au président de la république, mais ce n’est pas loin.
Les arguments du Medef sont légitimes, encore aurait-il fallu qu’il les évoque lors des différentes réunions. Or, selon plusieurs témoins, cela ne s’est pas produit. « La négociation a débuté cet été » explique Philippe Texier, secrétaire départementale de la CGT. Pour lui, le fait que le Medef n’ait pas signé prouve qu’ « ils sont en décalage avec les exigences sociales. Il faut d’abord répondre à la question du pouvoir d’achat », avant de vouloir plus ouvrir les magasins. « Ils sont dans leur droit de ne pas signer un accord. Mais de toute façon il est applicable. C’est le Medef qui a décidé de s’isoler » poursuit-il. « Le Medef s’entête en Côte-d’Or comme le fait madame Parisot (boss du Medef en France) à vouloir déréglementer à tout prix les règles de la vie sociale et du code du Travail ».
Edouard Guerriro, responsable de la FO dans le département constate : « C’est la responsabilité du Medef. Nous l’avons signé, eux non. C’est dommage. Je ne ferai pas d’appréciation. Heureusement, tous les autres partenaires, dont la CGPME, ont signé l’accord. » Du côté de la CGPME justement, aucun commentaire sur l’absence du Medef. Même s’ils regrettent que le syndicat patronal ne participe pas à l’accord. Ce qui est une première depuis huit ans. Après plusieurs tentatives de prises de contact avec Pascal Gauteron, le président du Medef dans le département, Gazetteinfo.fr attend toujours sa réponse.