La cité est en passe d’être classée »station de tourisme », le principe du repos dominical pourrait être remis en cause. Menton va bientôt rejoindre les quelque 500 communes classées en « stations de tourisme ».
C’est, en tout cas, la volonté de la municipalité. Lors du dernier conseil, une délibération a ainsi demandé au Préfet d’accorder cette labellisation. Une appellation qui implique énormément d’avantages.
Parmi ces privilèges, l’un des plus importants pourrait offrir aux commerces la possibilité non seulement d’ouvrir le dimanche, mais sans contrepartie financière ni récupération en termes de temps de travail.
En effet, en 2009, la loi Maillé prévoyait un élargissement des dérogations d’ouvertures dominicales sans autorisation spéciale de la préfecture. Notamment aux communes touristiques.
On voit mal, dès lors, comment le Préfet pourra accorder la dénomination « station touristique » à la cité des citrons… et refuser des exceptions d’ouverture un dimanche !
Difficile, toutefois, d’instaurer une véritable communion autour de ce jour du Seigneur sacrifié sur l’autel du tourisme. Ainsi, dans d’autres communes classées, les syndicats se sont élevés contre ce « blasphème ». Certains évoquent même des salariés qui auraient été licenciés suite à un refus de se rendre sur les lieux de leur travail le dimanche !
« La priorité, c’est que ces activités créent de l’emploi »
Il n’empêche, comme le précisait Jean-Claude Guibal, le député-maire, lors du dernier conseil municipal, « Il n’est pas question de renoncer aux intérêts attachés à cette classification de station de tourisme ». Et il posait clairement la question « Comment une commune peut-elle être considérée comme une station de tourisme si tout est fermé ? »
D’autant que cette percée du travail dominical amène également son lot d’avantages pour le premier magistrat : « La priorité, c’est que ces activités créent de l’emploi ». Et, in fine, si les commerces sont ouverts tous les jours, ils auront davantage besoin de personnel.
Une grande vague de négociations risque donc de s’ouvrir dès à présent.
Comme le dit Didier Leonetti (lire par ailleurs), « Il faut anticiper afin de trouver des solutions et que tout se passe dans le calme ».
Un débat, en tout cas, qui va animer la ville. Le dimanche, à Menton, va-t-il devenir le jour de la grand-messe du tourisme et du commerce ?
C’est aux salariés mentonnais de se confesser sur le sujet…