Ouest France, 2/11/10 Nathalie FLOCHLAY.
Les vigiles ont repoussé les manifestants qui protestaient contre l’ouverture un jour férié. Un syndicaliste a été blessé.
La polémique
Hier matin, le magasin Saturn était le seul à être ouvert dans le centre commercial de la Visitation. Un choix très contesté en ce jour de Toussaint. 80 personnes dont des syndicalistes et une poignée d’élus de Rennes Métropole ont manifesté devant l’enseigne de hi-fi et électroménager pour protester contre « cette ouverture sauvage ».
Dans le Pays de Rennes, un protocole autorise trois ouvertures exceptionnelles : le 8 mai, le 11 novembre et un dimanche avant Noël. « Si un commerce ne joue pas le jeu, c’est l’engrenage. Les autres risquent aussi de s’y mettre », explique Honoré Puil, conseiller municipal et vice-président de Rennes Métropole en charge de l’urbanisme commercial. Selon l’élu, le Pays de Rennes compte environ 5 000 enseignes, « trois d’entre elles (1)posent problème ».
Des points de suture
Hier matin, il n’y avait pas foule dans la galerie de la Visitation. On croisait quelques promeneurs, mais peu de clients avec des achats sous le bras. Les manifestants ont tenté d’entrer dans le magasin Saturn « pour faire du bruit et rencontrer la direction, précise Daniel Simonneau, de la CFDT des services 35, pas pour casser ».
Réaction musclée des vigiles qui les ont repoussés sans ménagement. S’en est suivie une bousculade. Un militant de la CFDT qui portait une chasuble fluo a pris un coup. Il avait le visage en sang. « Il a une coupure à la tête qui nécessite des points de suture. Rien de grave », rassure Jacques Bouilly, secrétaire général de la CFDT. « C’est dramatique d’en arriver à une telle violence, dénonce Daniel Simonneau. Nous donnerons suite à cette affaire. »
Après cet incident, Honoré Puil, au nom de la Ville de Rennes, a dénoncé « l’attitude agressive de la direction locale de Saturn qui a décidé de faire molester par ses vigiles des militants ». La Ville regrette « une nouvelle fois le cavalier seul de cette enseigne qui refuse de s’inscrire dans un dialogue social constructif sur la fermeture des commerces les dimanches et jours fériés ».
Contactée, la direction locale de Saturn n’a pas souhaité s’exprimer.
(1) Saturn, Alinéa et Intermarché.