Dimanche 5 septembre à 9 h, le supermarché Carrefour Market de l’avenue de Marboz, au nord de la ville, a ouvert ses portes à la clientèle. L’enseigne emboîte ainsi le pas à Casino, dont le magasin au carrefour de l’Europe, fonctionne depuis de nombreuses années durant la matinée du repos dominical, imité depuis quelque temps aussi par le « discounter » Dia, dans le même quartier. Mais cette évolution n’est pas du goût des salariées du supermarché de l’avenue de Marboz. A l’heure où le rideau métallique de la grande surface était relevé, 23 des 30 employées et quelques-uns de leurs proches (conjoints, enfants) manifestaient leur opposition, sur le parking. Les manifestantes étaient aussi soutenues par plusieurs collègues du supermarché de Saint-Denis-lès-Bourg, qui ouvrira à son tour tous les dimanches matin à compter du 12 septembre, et d’autres magasins.
Les syndicats Force Ouvrière et CGT encadraient la manifestation. Franck Stempfler, de FO, dénonçait une tendance de la direction de l’enseigne « à généraliser les ouvertures des magasins les dimanches matin malgré un avis défavorable du comité d’entreprise ». Martine Talamoni, Oyonnaxienne, déléguée CGT de Carrefour Market, confirme le phénomène : « outre les magasins de l’agglomération burgienne, Bellegarde et Saint-André-de-Corcy étendent leur plage d’ouverture ». Les dirigeants de l’enseigne défendent leur choix en évoquant « un environnement très concurrentiel » (ouverture prochaine du nouveau centre Leclerc et grignotage des parts de marché par le hard discount). « Les salariés qui travaillent le dimanche le font sur la base du volontariat », affirment-ils.
Le maire demande des règles
Les intéressés ne l’entendent pas de cette oreille. « La pression est mise sur les salariés pour qu’ils acceptent le volontariat par du chantage aux horaires et jours de repos comme le mercredi, jour qui permet aux mères de famille de garder leurs enfants », dénoncent les délégués syndicaux. Ils perçoivent bien une prime pour le travail dominical, de 10 % du taux horaire, « mais cela représente à peine 2,40 € net pour 3 heures de travail », fait remarquer l’un d’eux. La semaine dernière, Jean-François Debat avait réagi contre ces ouvertures dans un communiqué.
Dimanche matin, le maire s’est déplacé pour soutenir les manifestants. L’édile burgien a écrit à la direction du groupe Carrefour, ce 7 septembre, « pour une nouvelle fois demander des explications ». Jean-François Debat a plaidé en faveur « de règles pour protéger les plus faibles, c’est-à-dire les salariés et les petits commerces. La société doit pouvoir trouver un équilibre entre grandes surfaces et petits commerces. On ne peut pas à la fois vouloir conserver les petits commerces et autoriser les ouvertures des grandes surfaces le dimanche. On ne peut pas vouloir tout et son contraire ». Pendant que la discussion se prolongeait sur le parking, les clients, eux, continuaient à remplir leurs chariots… indifférents.