Rien n’a changé à Saint-Malo, où les magasins ouvraient déjà le dimanche avant la loi du 10 août 2009.Mais certaines communes et commerces bretons sont candidats.
« De 10 h à 19 h, du lundi au dimanche. » À Saint-Malo, la loi du 10 août 2009 sur le travail du dimanche n’a rien changé. Depuis 2007, les magasins sont ouverts le dernier jour de la semaine pour attirer les badauds. « Certains appellent même avant pour vérifier que les boutiques sont ouvertes », indique Élodie, à l’Office du tourisme.
Cette particularité, Saint-Malo la doit à un accord, signé pour cinq ans. Le dimanche, les salariés sont payés double. Ce qui n’est pas le cas à quelques kilomètres de là, à Dinard, où les dérogations sont renouvelées tous les ans.
« Zone d’intérêt touristique »
À Dinan non plus, rien n’a changé. La mairie s’oppose à ce que les dimanches soient travaillés et les associations de commerçants ne se montrent pas plus intéressées.« Le dimanche, 60 % des gens en ville sont des promeneurs, pas des acheteurs », souligne Jean-Pierre Lambert, président de la fédération des commerçants.
D’ailleurs, si les dérogations étaient possibles avant la loi, certains n’étaient pas toujours au courant. La médiatisation du travail du dimanche a servi d’électrochoc. À Quimper, la boutique d’Armor Lux a demandé une dérogation à la préfecture pour employer des salariés un dimanche de braderie, en mai. Une dérogation qui aurait pu être demandée avant.
Même si elles pouvaient le faire avant la loi, de nouvelles villes ont demandé leur inscription sur la liste des communes d’intérêt touristique ou thermal. Comme Pléneuf-Val-André, dans les Côtes-d’Armor. Auparavant, les commerçants renouvelaient un accord tous les ans avec la mairie et la préfecture pour ouvrir les magasins, les dimanches d’avril à août. Alors, quand la loi est passée, l’association des commerçants a aussitôt fourni un dossier à la mairie pour postuler. Avec, comme argument, l’ouverture d’une thalasso, prévue pour octobre.
« Des établissements, comme les franchises, qui sont tenus par des salariés, ne pouvaient pas ouvrir le dimanche », indique Yves Gauthier, président de l’association. La mairie envoie le dossier à la préfecture, à la fin de 2009. Cela prend du temps, il y a une procédure à respecter, les syndicats à rencontrer. « Personne ne voulait trop se mouiller », estime Yves Gauthier. « Aujourd’hui, le terrain est défriché. » Depuis le 10 mai, les magasins peuvent employer des salariés le dimanche. Sans compensations financières.