La possibilité pour davantage de magasins d’ouvrir le dimanche depuis un an (loi Maillé du 10 août 2009) n’a pas engendré d’extension massive de cette pratique. Plus gênant, le doublement de la rémunération des salariés, comme le prévoit la loi, n’est pas systématique, selon les syndicats. Ainsi, la CGT a estimé hier que cette loi « n’a fait qu’aggraver les inégalités entre les salariés, en créant des zones où les compensations sont différentes pour une même dérogation », et dont « les femmes et les précaires sont les premières victimes ».
La CFTC juge de son côté qu’elle n’a pas entraîné de généralisation massive des ouvertures mais « une discrimination entre salariés », y compris dans la même entreprise, et « des promesses non tenues » notamment le paiement double et le volontariat : « C’est loin d’être toujours le cas », peste Joseph Thouvenel, responsable CFTC.
En province, c’est le principe même de l’ouverture dominicale de supérettes qui a parfois provoqué des conflits. Les prud’hommes devront d’ailleurs se prononcer sur le licenciement de trois ex-salariés de chez Ed à Oyonnax (Ain), licenciés pour avoir refusé de travailler ce jour-là.
Côté patronal, Jean-Marc Genis, président de la Fédération des enseignes de l’habillement, évoque des changements « très ponctuels ». Pour Jean-Michel Silbertein du Conseil national des centres commerciaux , « il n’y a pas eu véritablement une demande forte pour s’inscrire dans cette démarche ».
Quinze « Périmètres urbains d’usage de consommation exceptionnel » (PUCE) ont été créés depuis la promulgation de la loi et cinq nouvelles communes ou zones ont été déclarées touristiques.