Travail dominical. Hervé Novelli est venu souffler la première bougie de la loi, hier, à Plan de Campagne.
Le dimanche au soleil, c’est une chose qu’ils n’auront jamais. A défaut, les salariés de Plan de Campagne qui travaillaient hier, ont eu la visite d’Hervé Novelli. Le secrétaire d’Etat au Commerce avait décidé de marquer par sa présence le premier anniversaire de la loi Mallié sur le travail dominical.
Avant de déambuler dans la galerie commerciale d’Avant Cap, Hervé Novelli s’est rendu sur le chantier de la Palmeraie, une extension de la zone. Soleil de plomb, effluves de goudron. Son escorte endimanchée – pour la circonstance – peine sur le court trajet.
Flanqué de Richard Mallié, costume clair et moustache grise, l’auteur de la fameuse loi, le secrétaire d’Etat rebrousse chemin pour aller à la rencontre des salariés. D’abord dans une bijouterie, où Gaëlle étudiante en master 2 de Droit à Aix, travaille. La jeune fille explique qu’elle est satisfaite, qui lui faudrait travailler 25 heures au lieu de 18 si elle n’était pas payée double. « Les études ce n’est pas gratuit ! » glisse-t-elle, mais la course du ministre a déjà repris.
Le badauds de la galerie marchande suivent le mouvement, pas très au point sur la source de cette agitation. Dans un magasin d’habillement pour enfants, Julia, large sourie et cheveux longs, confirme au secrétaire d’Etat qu’elle aussi, elle est « contente ». Lorsqu’on lui demande pourquoi, la jeune femme répond sans hésitation : « nous les vendeurs, on gagne uniquement le Smic, alors le dimanche c’est un moyen d’avoir plus ».
La partie émergée de l’iceberg
Sait-elle que la loi Mallié qui a créé les périmètres d’usage de consommation exceptionnels (Puce) comme Plan de Campagne, institue aussi des « zones d’intérêt touristique » dans lesquelles le travail dominical n’implique aucune rétribution supplémentaire ?
Et pourtant, en un an, 20 Puces ont été créés (20 autres sont à l’étude) mais 570 communes formant 30 zones, ont été déclarées touristiques. Pour Hervé Novelli « il est très difficile d’envisager l’extension du salaire double le dimanche à ces zones car beaucoup de petits commerces seraient déstabilisés ».
Concluant sa visite, attablé à un bistrot, le secrétaire d’Etat se réjouit de la situation du site « 1000 emplois ont été préservés et grâce à la sécurisation juridique du travail dominical de nouveaux investisseurs choisissent Plan de Campagne ». « Les entreprises, les consommateurs et les salariés sont gagnants ». Agitant des billets de banque, Olivier Bouveri président d’une association de salariés favorables au travail du dimanche lui emboîte le pas : « ce ne sont pas nos patrons mais nos consciences qui nous obligent à travailler le dimanche pour gagner plus pour nos enfants. Tous les autres pères et mères de famille devraient pouvoir faire de même en France » s’enflamme-t-il.
Avant de repartir en vitesse, Hervé Novelli fustige ceux qui livrent « des combats d’arrière-garde ». Savoureux lorsqu’il s’agit de défendre un bond en arrière de plus d’un siècle : c’est en 1906 que le repos dominical a été instauré.