PARIS, 30 juin 2010 (AFP) – Une manifestation contre les « salaires de misère » et les « dimanches sacrifiés » à l’appel du Comité de Liaison intersyndical du Commerce parisien (Clic-P) a rassemblé quelques centaines de salariés près de l’Opéra mercredi au premier jour des soldes, a constaté l’AFP.
Ce chiffre est supérieur aux années précédentes. L’appel à la grève lancé par ce comité, créé en mars dans une démarche inédite d’union sacrée de six syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC,CFTC, Sud) semblait en revanche peu suivi.
« II y a de gros enjeux de chiffre d’affaires. Apparemment, les gens sont mobilisés et, à mon étage, il n’y a pas ou peu de grévistes », a confié une responsable commerciale d’un grand magasin du boulevard Haussmann.
Chez H & M, où la foule des clients se pressaient pour ne pas rater les bonnes affaires, des salariés indiquaient ne pas être informés du mouvement.
Le petit cortège de manifestants a pour sa part scandé des slogans dénonçant les bas salaires et les horaires décalés pratiqués dans la profession. « Dimanches sacrifiés, horaires décalés, ça peut plus durer, ça va péter », entendait-on crier, ou encore « Cette année, négocions nos salaires dans la rue », « Salaires de misère, salariés en colère ».
« Chez nous, la majorité sont payés à peine au dessus du Smic. A la fin du mois, c’est pas toujours évident », a expliqué Manon, 25 ans, vendeuse en librairie chez Gibert Joseph, 1.090 euros mensuels, délégué du personnel CGT, pas en grève mais venue manifester sur ses heures de délégation syndicale.
« On est là pour faire reculer la précarité. II y a beaucoup de turn-over », constate Fabien, depuis 13 ans au magasin Virgin des Champs-Elysées, où il vend des disques. Le magasin est ouvert tous les dimanches, ce qui lui rapporte 200 à 300 euros de plus par mois, mais il est contre « le fait qu’on aille vers plus de travail le dimanche dans les autres entreprises ».
La loi du 10 août 2009 permet à davantage de commerces d’ouvrir le dimanche. Le secteur du commerce de détail principalement non alimentaire emploie plus de 400.000 salariés en France, dont une proportion de salariés au salaire minimum interprofessionnel de croissance et à temps partiel supérieure à la moyenne.