Santé au travail : 2,2 millions de morts par an

Bellaciao / Martine Lozano, 29/4/10

Le 28 avril l’Organisation internationale du travail (Oit) appelait  à observer une journée sur  la santé et sécurité au travail. 

2,2 millions de morts par an 

Le travail qui n’a pas de frontières reste  à l’origine de deux millions de morts par an, soit un décès toutes les 15 secondes (source Bit, 2009) avec des disparités par pays. En Chine par exemple, entre janvier et octobre 2003, les accidents du travail ayant entraîné la mort ont augmenté de 10% dans l’industrie et les mines de charbon. 

Les troubles émergeants sont à nouveau pointés du doigt comme  les troubles musculosquelettiques. Selon une enquête récente médicale du travail, 6  % des travailleurs seraient touchées par une maladie à caractère professionnel. Ces affections seraient majoritairement (59 %) des troubles musculo-squelettiques (Tms) et des souffrances psychiques– dépressions ou les troubles du sommeil… L’enquête publiée par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire montre que les problèmes de Tms seraient dus à la manutention de lourdes charges pour les hommes ; pour les femmes au rythme de travail , un temps trop long passé sur un écran d’ordinateur alors que la souffrance psychique serait le plus souvent liée au management, à la durée des horaires et la violence psychologique. Rappelons que les maladies musculo squelettiques arrivent en tête des maladies professionnelles. Le journal « l’Humanité »  montre que les accidents du travail et les maladies professionnelles non déclarées augmentent.

Dans le contexte actuel de crise économique les conditions de travail se dégradent, (mal-être , souffrance au travail et incertitude des séniors quant à la fin de carrière) se développent et créent des répercussions sur la santé des salariés, sans compter les nombreux licenciements et restructurations, le temps de travail éclatés, le recours aux produits chimiques , les expositions à des produits dangereux et la durée hebdomadaire du travail sans cesse plus longue en France de 45 heures par semaine comprenant excès de travail et heures supplémentaires. La question de l’extension du travail du dimanche revient sans cesse. Les horaires décalés deviennent la règle dans le secteur de la santé où « Les infirmières se plaignent de voir leur métier réduit à de purs gestes techniques et de ne pouvoir passer du temps avec le malade, comme normalement leur mission le stipule, dans la grande distribution, les télécommunications, les télés services, les transports, dans l’automobile, pneumatique, textile…), les contrats que l’on appelle les VSD (vendredi, samedi, dimanche) se sont considérablement développés. Mais les femmes restent les premières victimes des modifications du travail en ayant des contraintes encore plus dures. Comme dans  le secteur de la santé, le secteur de la grande distribution, du commerce des services à domicile (aides ménagères…) ou les services à la personne comprenant un nombre significatif de salariés sans papiers. Les femmes restent  plus nombreuses que les hommes à souffrir de troubles musculo-squelettiques et de souffrance au travail. La prévention par manque de  moyens est souvent en panne. 

Dans ce conteste difficile on peut citer des intitatives réussies, celles notamment des cheminots de la région Paca qui organisent un débat sur la souffrance au travail, voir sur le site (http://www.cheminots-sante-travail/), celle de  l’association Greenpeace France (http://www.greenpeace.org/) et la Fédération nationale des industries chimiques Cgt (Fnic-Cgt,http://www.fnic.cgt.fr/) qui rappellent l’importance de réduire les dangers des industries chimiques. 

Martine Lozano militante associative

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