Pour un leader price de plus ouvert le dimanche, combien de commerces traditionnels vont fermer aux alentours ?
Hier matin, 10 h, sur le parking de Leader Price, zone de la Bouriette, les clients sont présents à ce rendez-vous unique : l’ouverture le dimanche de l’enseigne .
Une ouverture qui avait déjà été annoncée dans nos colonnes… On se souvient de la mobilisation des représentants du personnel qui avaient sollicité une entrevue auprès du député-maire, Jean-Claude Pérez (lire notre édition du 16 février).
L’élu avait alors réagi vivement en exprimant son opposition à l’ouverture des magasins le dimanche. Position qui n’a visiblement par porté ses fruits : une banderole avait même été tendue dans la semaine sur le fronton du discounter annonçant les nouveaux horaires dominicaux. Ce qui avait incité le député-maire à réitérer son opposition dans un courrier : « J’ai pu confirmer au personnel mon opposition formelle à ce que je considère comme une régression sociale. En effet, fruit de l’histoire des conquêtes des droits des salariés, le repos dominical est au coeur de notre pacte social et tout manquement à ce principe est une remise en cause de notre modèle de société. » Hier matin, la direction du discounter n’a pas souhaité « communiquer sur le sujet. Il n’y a aucun problème. Tout se passe bien. Il y aura toujours des clients le dimanche, comme vous pouvez le voir… » Effectivement, au fur et à mesure de la matinée, les clients arrivaient. Pour Roger, arrivant du quartier voisin : « Vous savez, je travaille toute la semaine et même le samedi, alors cette ouverture est une bonne chose pour moi. En plus ce n’est pas loin d’où j’habite… » En magasin, lors de notre visite, hier matin, à 10 h 30, une seule caissière était présente sur la quinzaine de caisses disponibles. Etait-elle volontaire ? Sans doute, mais impossible de le lui demander.
Alexandre Sylvestre, conseiller municipal délégué aux commerces, qui craignait un appel d’air sur les autres grandes surfaces, comptait bien tout mettre en oeuvre pour vérifier cette notion de volontariat. A suivre …
La loi ?
Depuis le vote de la loi du 10 août dernier, l’autorisation a été offerte aux commerces d’ouvrir le dimanche dans des zones délimitées, qu’il s’agisse de PUCE (Périmètres d’usage de consommation exceptionnel) ou de zones touristiques. Or, rien n’est encore acquis. En effet, les fameuses zones ne sont pas encore définies par les maires des communes concernées. En l’absence d’un arrêté, les commerces alimentaires sont en droit d’ouvrir 6 jours et demi sur sept, le dimanche matin jusqu’à midi, voire 13 h en l’absence d’arrêté préfectoral.