Le nouveau tract de la CFTC sur le travail du dimanche. Bien vu.
CFTC Paris, 27/1/10
– Etelvina a un garçon scolarisé en sport étude à 700 km de son domicile, elle ne peut le voir que le week-end.
– Elise a des enfants étudiants dans des villes éloignées de son domicile et compte sur son dimanche pour les voir.
– Rath, séparé de son épouse, a un droit de visite et d’hébergement pour son enfant, fixé aux samedis et dimanches.
Ils viennent d’être licenciés pour avoir refusé
de travailler le dimanche
La direction du magasin (Groupe Carrefour) où ils travaillaient ayant décidé d’ouvrir le dimanche depuis cet été.
Il est où le respect de la vie familiale ?
A la Halle aux Chaussures, l’accord d’entreprise signé par la CGT et dénoncé par la CFTC, précise dans l’article intitulé « garanties accordées au personnel travaillant le dimanche » :
« En cas de refus d’un collaborateur de travailler le dimanche, il sera tenu compte des nécessités d’organisation et de bon fonctionnement du magasin, lesquelles pourront justifier la mise en œuvre d’une mobilité sur un autre magasin du réseau, notamment concernant l’encadrement ».
En clair, on vous sanctionne en vous mutant loin de chez vous.
Il est où le volontariat promis ?
A Thiais, dans le Val de Marne, cohabitent 2 centres commerciaux. L’un qui ouvrait illégalement le dimanche, malgré les condamnations des tribunaux. L’autre qui respectait la Loi. Devinez ce que dit le Préfet, représentant de l’Etat ?
– le premier est autorisé à ouvrir le dimanche car il existait « une habitude de consommation dominicale « (illégale).
– l’autre n’a pas le droit d’ouvrir. Respectant la Loi de la République, il ne peut justifier « d’une habitude de consommation dominicale ».
Accorder des avantages aux délinquants, c’est véritablement un message fort pour les banlieues.
Elle est où la tolérance zéro ?
Pour la CFTC, le repos dominical, au-delà du temps de repos juste et nécessaire, est un élément fondamental de la vie familiale, personnelle, associative et spirituelle. Il permet également de préserver les marchés traditionnels et les commerces de proximité qui seront écrasés par l’ouverture des grandes surfaces le dimanche.
Nous avions un équilibre entre les nécessités d’ouverture le dimanche (les services de santé, les transports, les commerces de proximité, etc.) et l’organisation de la société.
C’est cet équilibre que nous voulons retrouver. Celui de la France qui travaille, de la France des bénévoles, des ballades en forêts, des rires en famille, des parties de rugby entre copains, des chorales lyriques ou jazzy, du verre de blanc sur le comptoir, de la diversité des couleurs et des senteurs sur les marchés.
Face aux tenants d’un monde transformé en une immense galerie marchande, aseptisée, contrôlée par les fonds de pension, où la culture est en tête de gondole, la nourriture en fast-food, la pensée code barrée, le salarié aux horaires décalés ou aux contrats précaires, la caissière sous payée, la famille explosée, c’est sur une certaine idée de la France au travail que nous nous prononçons.