Les ouvertures du dimanche après-midi se multiplient

Est-ce vraiment une surprise ?

La loi Mallié, qui-n-avait-pas-pour-objectif-de-banaliser-le-travail-du-dimanche, merci Docteur Carabistouille, aboutit bien à une nouvelle situation de désordre.

Les enseignes alimentaires, autorisées à travailler jusqu’à 13 heures, s’engouffrent dans la brèche, et ouvrent maintenant jusqu’à 20 heures, en attendant sans doute la prochaine légalisation d’un « usage de consommation délictuelle exceptionnelle », principe selon lequel ont été définis les PUCE. Encore du travail pour le bon docteur Mallié.

carton rouge dimancheLe Parisien, 31/01/10-VIOLETTE LAZARD

De plus en plus de supérettes parisiennes enfreignent la loi, qui autorise l’ouverture dominicale uniquement jusqu’à 13 heures.

Du Nuttela, du sucre et du beurre. Dans le sac en plastique de Nathalie 30 ans, on trouve aussi quelques fruits et des légumes … « J’en ai profité en passant dans le rayon, confesse la jeune fille. Mais en fait, j’étais vraiment venue chercher de quoi faire des crêpes ce soir car je n’ai plus rien chez moi. » Et heureusement pour les crêpes, depuis quelques mois, le Franprix de la rue Damrémont (XVIIIe) ouvre ses portes le dimanche … jusqu’à 20 heures.

Et ce n’est pas le seul. Depuis quelques semaines, les supérettes parisiennes font des heures sup le dimanche après-midi, même si la loi du 10 août 2009 n’autorise l’ouverture dominicale des commerces alimentaires que jusqu’à 13 heures …. « Pour le moment, le phénomène est difficilement quantifiable, réagit le cabinet de Lyne Cohen-Solal, l’adjointe de Bertrand Delanoë chargée des commerces. Mais il existe ! Les ouvertures fleurissent ça et là, différentes enseignes dans différents quartiers. » Seul Monoprix accepte de donner des chiffres : « Depuis début 2010, dix Monop’ – c’est-àdire des petites surfaces consacrées à l’alimentaire – ouvrent le dimanche, explique l’enseigne. Nous réfléchissons déjà à de nouvelles ouvertures. » Et ce ne sont pas les clients qui vont se plaindre. « Je ne viens pas tous les dimanches aprèsmidi mais, occasionnellement, c’est vraiment très pratique », juge Nathalie.

Il est 16 heures et derrière les deux caisses ouvertes au Franprix Damrémont, la file s’allonge. Là, un étudiant « qui a du mal à se lever le dimanche matin » est venu acheter ses pâtes et des pizzas surgelées. Juste à côté, une mère de famille « débordée » avait oublié la moitié de sa liste de course la veille. « Ce jour là, notre chiffre d’affaires est quasiment multiplié par trois par rapport à la semaine, confie le gérant. On dépasse même celui du samedi ! » Seul « hic », et qui n’est pas négligeable ces ouvertures dominicales sont en fait interdites par la loi. « Cette situation nous préoccupe en effet beaucoup, réagit KarlGhazi, secrétaire général de la CGT -Commerce Paris. Nous avons pris des contacts avec des élus parisiens pour recenser ces commerces. Et nous pourrons ensuite envisager- des actions devant les tribunaux. » Contactée à ce sujet, aucune des enseignes ouvertes le dimanche n’a souhaité réagir. Ni la préfecture de Paris chargée de faire respecter cette loi.

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