Pour commencer :
Les blocages de l’entrée des parkings des magasins ED et Intermarché éffectués depuis trois semaines continuerons jusqu’a gain de cause : L’obtention de la fermeture de tous les magasins de grande distribution le dimanche sur le bassin Albertvillois. Les courageux-ses salarié-es d’ED ne lacheront rien et pourtant… Il y a eu des heurts avec les client-es du dimanche et la direction d’intermarché. Des actes de violence ont été perpétré à l’encontre des manifestant-es. Des véhicules ont tentés de forcer les barrages manquant au passage d’écraser plusieurs personnes. Un type s’est carrément pointé avec un hachoir afin d’en découdre avec les empêcheurs d’acheter les apéricubes du dimanche. Mais les blocages tiennent bon, le moral est bon et dimanche prochain ils recommenceront. Rendez-vous dimanche 28 février à 9H00 devant ED Albertville pour soutenir les salarié-es en lutte.
Rappel des faits :
Un mouvement de protestation du personnel du magasin ED d’Albertville est en marche depuis le 11 Octobre 2009 contre l’ouverture le dimanche d’Albertville. Une première rencontre a lieu entre deux délégués syndicaux de la région Rhône-Alpes et deux membres de la direction de ED le 16 décembre 2009 (après deux mois de protestation) qui n’a rien donné et qui a duré 15 minutes à peine. Une deuxième réunion de négociation a été organisée le 21 janvier 2010 entre délégué-es syndicaux et représentants de la direction dont voici quelques extraits :
Une déléguée syndicale CGT : « Les salarié-es employé-es ne sont pas volontaires pour travailler le dimanche, les salarié-es Agent-es de Maîtrise acceptent de travailler le dimanche à la double condition de ne travailler qu’un dimanche sur quatre et que les heures travaillées ce jour-là soient majorées à 100%. Nous souhaitons aussi que les salarié-es grévistes, planifié-es systématiquement chaque dimanche sur ordre de la Direction, voient leurs heures de grève rémunérées (puisque outre les 2 étudiantes présentes chaque Dimanche la Direction insiste pour planifier une employée gréviste dans le seul but d’impacter son salaire !) ».
Le représentant de la direction régional ED Rhin Rhône : [sur un ton moqueur] « Albertville…c’est en France non ? » « … » La suite se résume ainsi : 1ère Loi : le magasin peut ouvrir le dimanche. 2ième Loi : cela fait longtemps que vous êtes au courant que le magasin allait ouvrir le dimanche. 3ième Loi : je n’ai pas le pouvoir de négocier plus que 30% de majoration. « C’est la Loi chez Ed, j’espère de tout cœur qu’elle évoluera mais pour le moment elle n’évolue pas. »
« … »
Déléguée syndicale CGT : « Comme vous le dites, nous sommes en France et vous avez le droit d’ouvrir…et bien nous avons le droit de faire grève. Si vous retombez sur vos pattes en faisant venir tous les dimanches des salarié-es d’autres magasins en leur payant les frais de déplacement, en faisant venir systématiquement un huissier de justice, alors tant mieux ! ». « … » Pour résumer, vous nous conviez à une négo, nous vous avons transmis nos revendications, nous sommes présents, maintenant dites-nous ce que vous comptez faire ou ne pas faire, vous nous proposez quelque chose ou pas ? »
Le représentant de la direction régional ED Rhin Rhône : « Alors, je suis d’accord pour lancer quelque chose, j’ai eu l’inspecteur du travail sur le sujet, et voilà la seule chose qui me paraît commercialement jouable :
1 dimanche travaillé sur 3 (Employé ou Agent de Maîtrise) et moins si le chiffre d’affaire augmente. Si Albertville fait plus de 8000 euros on passera à 1 sur 4. Après, concernant le volontariat et la majoration ce n’est même pas une revendication !! Vous savez par avance que ce n’est pas possible. »
Cette réunion a eu lieu après le quinzième dimanche de manifestation d’affilée. La déception des salarié-es et des sympathisant-es est très grande.
Dernièrement :
Une séance de concertation a été organisée le 29 janvier 2010 sous l’égide de la sous préfète d’Albertville. Les sympathisant-es ont été invité-es à participer à la séance. Deux initiatives ont été proposées :
la poursuite des discussions entre Direction et salariés d’ED pour déboucher au plus tard fin février sur un accord portant sur le volontariat du personnel et une revalorisation de la rémunération du dimanche. En attendant, le Maire a proposé que le magasin reste fermé pendant cette période.
la mise en place d’un groupe de concertation, sous la haute autorité du Préfet de la Savoie, en vue de discuter d’un accord de branche avec toutes les organisations professionnelles concernées sur le choix de l’ouverture dominicale à Albertville.
La lutte s’est intensifiée dans les dernières semaines. Ainsi, depuis le 07 février 2010, les manifestant-es ont procédé à un blocage pur et simple de l’entrée du parking pour les voitures empêchant ainsi les consommateurs de se rendre à ED comme à Intermarché (également ouvert le dimanche et situé à proximité). Ils ont dissuadé également les gens qui venaient à pieds faire leurs courses le dimanche. L’accueil a été plutôt partagé de la part de ces derniers. Il y a ceux qui soutiennent et les « marche ou crève ». La réaction du patron d’Intermarché a été assez violente car ce blocage lui a fait perdre de son précieux chiffre d’affaires. Les flics (Qui ne viennent même plus sur les depuis le dimanche 7 février) lui ont fait comprendre qu’ils ne feraient rien pour empêcher le blocage.
Le conseil municipal d’Albertville s’est prononcé le 8 février 2010 contre l’ouverture des commerces de grande distribution le dimanche et appuie la proposition d’organiser un accord de branche sur le choix de l’ouverture dominicale à Albertville. Peut-être à cause du durcissement du mouvement ? Le combat n’est pas terminé mais la preuve est faite : Nous n’obtiendrons rien sans rien !!!
Le courage dont ont fait preuve les employé-es de ED est exemplaire. Après quatre mois de lutte, elles ne désarment pas et les soutiens n’ont pas manqué à l’appel. Des syndiqué-es aux sympathisant-es, c’est cinquante à soixante personnes tous les dimanches depuis vingt semaines (plus de 150 le dimanche 21 février dont le maire d’Albertville et les conseiller-es municipaux-les venu-es soutenir le mouvement). Nous vous tiendrons au courant de la suite des événements. _
Avec rage et détermination.