Extrait du blog de F de Rugy, député Vert, 18/12/09
[…] Après avoir participé à ces deux «débats» (débat sur l’identité nationale et sur le port de la burqua, ndlr) (le mot reflète mal la réalité des échanges sur ces sujets), ce qui me frappe c’est la grande confusion qui règne sur ces sujets, confusion entretenue par les élus, à commencer par Nicolas Sarkozy lui-même. Avant d’intervenir à la tribune de l’assemblée sur cette question complexe de l’identité (qui ne se réduit pas à mon sens à l’identité nationale), j’ai pris la peine de lire la tribune publiée par le président de la République dans le journal Le Monde et son discours de la Chapelle-en-Vercors du 12 novembre dernier. Nicolas Sarkozy prend en effet la peine de nous envoyer régulièrement certains de ses discours sous forme de petits livres…
Après la lecture de ces textes, on peut légitimement s’interroger: où veut-il en venir? C’est en effet à chaque fois un mélange pour le moins ambigu, où la réaffirmation souvent fade de quelques valeurs consensuelles de la République côtoie l’évocation des Rois de France (l’Etat républicain aurait réalisé le rêve des Capétiens!). Le soutien à la laïcité s’accompagne de clins d’œil appuyés aux religions. La reconnaissance de l’islam (et même l’obsession d’un «islam de France») se double d’une demande faite aux Musulmans de discrétion voire de soumission à l’héritage chrétien de la France. Que veut-il dire? Si c’est pour dire que le repos hebdomadaire est en France traditionnellement un dimanche (ce n’est qu’un exemple de tradition chrétienne reprise par la République), je n’ai jamais entendu aucun Musulman de France le contester! En l’occurrence, c’est le même Nicolas Sarkozy qui nous explique régulièrement depuis 2007 que c’est une vieillerie sans intérêt et qu’il est temps que l’on puisse consommer et travailler le dimanche comme n’importe quel autre jour… Comprenne qui pourra! […]