Aujourd’hui, Philippe Meunier. Le député UMP du Rhône revient sur deux sujets sur lesquels il s’est distingué cette année par une opposition des plus farouches : le travail dominical et le projet de Grand Stade de l’OL. Deux batailles, pour un même combat, explique-t-il…
« La menace » du travail dominical dans le Rhône et les derniers développements du projet de Grand Stade de l’OL
« Après la chute du communisme, une grande victoire pour la liberté, nos économies ont fait le choix de la mondialisation basée sur une vision ultra-libérale du « marché ». Depuis, deux conceptions politiques s’opposent : l’une visant à faire de l’Homme un «producteur-consommateur uniformisé» et l’autre, désirant protéger les spécificités de chaque nation et donc de chaque culture. « La menace » du travail dominical dans le Rhône et les derniers développements du projet de Grand Stade de l’OL ; deux sujets apparemment différents mais qui expriment en fait le même choix de société.
La version initiale de la proposition de loi concernant les dérogations au repos dominical envisageait une extension de celles-ci à toutes les agglomérations de France et donc in fine à l’ensemble du territoire par capillarisation. Pourtant, le dimanche est le seul jour de la semaine où la vie sociale ne se résume pas à un échange d’argent mais au contraire à un enrichissement mutuel lié à la vie familiale, spirituelle ou associative. Toutes les civilisations de notre planète ont un jour de repos hebdomadaire dans leur calendrier. Ce n’est pas le fruit du hasard, cela correspond bien à la nécessité de garder un jour par semaine pour se ressourcer.
Le projet de Grand Stade de l’OL relève du même modèle consumériste de ceux qui souhaitaient étendre le travail dominical à tout le territoire. En effet, l’alibi sportif de l’Euro 2016 n’est que le « faux nez » d’un projet strictement commercial ayant pour vocation la distribution de dividendes aux actionnaires d’ « OL Group ». La communion des supporters dans une enceinte sportive, en l’occurence le stade de Gerland, repose sur une histoire commune et sur une identité territoriale. Certains s’imaginent pourtant pouvoir la délocaliser sans penser une seule seconde à « l’âme » de ce club. De ce fait, ils oublient que le sport et ses valeurs n’ont rien en commun avec les jeux du cirque du Bas Empire romain. A force de nier l’évidence, ils finiront non seulement par tuer leur poule aux œufs d’or, mais plus grave encore, le club de l’OL.
Cette vision consumériste de la société correspond au modèle anglo-saxon et aucunement à l’identité nationale de la France. C’est la raison pour laquelle je me suis opposé au premier texte concernant le travail dominical et au projet actuel d’OL Land. Avec ces deux sujets (national et local) apparemment différents, il s’agit de savoir quelle société nous souhaitons bâtir. A titre personnel, si je suis favorable à une évolution de notre mode de vie liée au progrès de la science, je reste persuadé qu’il n’est pas possible de balayer l’essence même de notre corps social d’un revers de la main, pour une simple question de profits à court terme, sans risquer de le déstabiliser gravement. »