La République du Centre, 12 décembre 2009
Pour Julie Regnault, responsable du magasin Casa d’Orléans, les dimanches avant les fêtes sont des journées « rentables ». (Photo : Daniel Bédrunes)Noël approche et, pour de nombreux commerces, c’est le début d’un marathon qui durera jusqu’au 24 décembre, avec des ouvertures les dimanches 13 et 20. Une pratique pas forcément bénéfique pour tous les commerçants.
À événement exceptionnel, ouverture exceptionnelle ! L’événement en question est bien sûr Noël et les ouvertures concernent notamment les dimanches 13 et 20 décembre. Mais qui dit ouverture dominicale dit aussi doublement des salaires et jours de récupération supplémentaires pour le personnel.
Dans ces conditions, ces ouvertures dominicales sont-elles rentables pour les commerçants ? « Ouvrir les dimanches avant Noël, bien sûr que c’est rentable. Là, les clients, ils achètent », répond Julie Regnault, responsable du magasin Casa d’Orléans, spécialisé dans la déco et l’aménagement de la maison. « Autant les jours fériés en temps ordinaire c’est de la pure balade, autant avant les fêtes de fin d’année on fait du chiffre ! »
« Ouvrir le dimanche en cette période nous permet d’accueillir des clients qui viennent en couple, ce qui pousse souvent à la décision et à l’achat de certaines pièces de valeur », souligne Guy Bourgeois, gérant du magasin À Saint Joseph (arts de la table, jouets…), dans le centre-ville d’Orléans. Pour lui, les dimanches avant les fêtes sont des journées « rentables », « ce qui n’est pas forcément le cas des autres dimanches ». Les clients sont certes un peu moins nombreux qu’un samedi par exemple, mais le personnel l’est également. Ce dimanche, une dizaine de vendeurs seront présents en magasin, contre une vingtaine en semaine.
Une question d’image
Mais tout le monde n’est pas de cet avis. Il est certain que les commerces qui profitent le plus de ces ouvertures dominicales sont les enseignes directement concernées par les achats de Noël. Pour les autres, l’équation est moins évidente.
À la Faïencerie de Gien, les ventes du dimanche représentent un cinquième de celles du samedi : le week-end dernier, 392 ventes ont été enregistrées le premier jour, 120 le deuxième. Malgré tout, la Faïencerie n’envisage pas une seconde de ne pas ouvrir les dimanches avant Noël : « C’est très important, d’autant plus que l’hypermarché Auchan d’à côté est ouvert. »
Luc de Bruyne, directeur du centre Leclerc de Pithiviers, lui, a fait le choix de n’ouvrir son magasin que le 20 décembre, de 9 à 18 heures. Car, pour cette grande surface à vocation alimentaire, les dimanches ne sont pas très intéressants commercialement. « Même si nous ne retombons pas sur nos pieds, nous faisons l’effort d’ouvrir car nous nous devons de répondre aux attentes des consommateurs et surtout, nous nous devons d’éviter toute évasion des clients en direction d’Orléans ou de la région parisienne. »
Pour de nombreux commerçants en effet, ces ouvertures dominicales sont considérées plutôt comme un « service » rendu au consommateur, celui de s’adapter à ses nouvelles habitudes de consommation (un repérage plus important par exemple), et celui d’animer les centres-villes. « Ouvrir le dimanche, c’est aussi se mettre à la disposition de nos clients et de leur plaisir d’achat », insiste Viviane Malet, présidente de l’Union commerciale de Montargis, dont la plupart des commerces de centre-ville seront ouverts ce dimanche après-midi et le 20 toute la journée. Loin des questions de rentabilité, les ouvertures exceptionnelles en période de fête sont aussi une question d’image.
Repères
La réglementation
Les commerces ont la possibilité d’ouvrir cinq dimanches par an. Les demandes sont envoyées dans les mairies. Seules les enseignes qui n’auront pas utilisé plus de trois dimanches depuis le début de l’année pourront ouvrir les 13 et 20 décembre.
De nombreux commerces ont déjà utilisé deux jours pour accueillir leurs clients lors des deux premiers dimanches des soldes d’hiver et des soldes d’été.
Accord
Les ouvertures dominicales avant Noël font l’objet d’un protocole d’accord entre la chambre de commerce et d’industrie (CCI) et les villes du Loiret.
Avant le protocole d’accord, la CCI pratique un sondage auprès des enseignes de plus de 400 m2 et des unions commerciales du département. Traditionnellement, l’accord se porte sur une ouverture lors des deux derniers dimanches de décembre. Mais cette année, la municipalité d’Orléans a décidé d’autoriser une troisième ouverture, qui a eu lieu dimanche dernier.Marion Bonnet