« Si on y met un doigt, on y laissera le bras. » La prédiction faite dimanche dernier par Pascal Bolo va-t-elle se réaliser ? L’adjoint (PS) aux finances de Jean-Marc Ayrault participait alors au blocage du magasin Ikea, qui avait décidé le premier d’ouvrir le dimanche en dépit d’un arrêt préfectoral contraire. Depuis, d’autres magasins sont tentés de lui emboîter le pas.
« Nous avons décidé de ne pas ouvrir le 13 et le 20 décembre, car nous devions prévenir nos salariés au moins un mois à l’avance », affirme pourtant Bruno La Posta, coprésident de l’association des commerçants de la route de Vannes, qui fédère 70 des 200 enseignes du quartier. « Certains magasins pourraient toutefois le faire, sur décision de leur direction nationale », précise-t-il. Plusieurs employés de Conforama ont ainsi indiqué hier à 20 Minutes que leur enseigne serait bel et bien ouverte dimanche, et ce même si leur siège parisien affirme n’avoir « pas encore décidé ».
Pour « anticiper la concurrence », les commerçants du centre-ville ont eux demandé hier midi à Jean-Marc Ayrault de pouvoir ouvrir les deux dimanches à venir. Faute de mieux, ceux de la route de Vannes ont exigé des négociations « avant janvier » sur la possibilité d’ouvrir cinq dimanches par an.
Les syndicats, eux, entendent bien colmater la « brèche ». Six d’entre eux ont fait savoir hier qu’ils bloqueraient Ikea dimanche « toute la journée ». « Nous sommes partis dimanche dernier à midi, car nous n’avions pu réunir dans l’urgence que 250 militants », explique Alain Rodicq (CFDT). « Pour rassembler 400 personnes, cela demande un minimum d’organisation. » Un référé pourrait également être déposé en justice pour interdire en urgence l’ouverture d’Ikea. W