C'est avec indignation que nous avons pris connaissance de l'interview donné au journal « La Croix » par Jean-Pierre Raffarin. La Croix y affirme que « Depuis 2007, il est monté au créneau contre […] l’extension du travail du dimanche, au nom de certaines valeurs. » Nous voudrions rappeler au journal La Croix le soutien apporté par Jean-Pierre Raffarin au texte de Richard Mallié, par exemple sur ce lien. Nous voudrions lui rappeler aussi que Jean-Pierre Raffarin, Sénateur de la Vienne, a voté le texte Mallié. Nous voudrions lui rappeler aussi que sans l'obstination de Jean Pierre Raffarin, la loi imbécile sur le Lundi de Pentecôte ne serait jamais passée. En démocratie, nul ne saurait reprocher à Jean-Pierre Raffarin les choix qui ont été et qui sont les siens. Nous attendons cependant de l’ancien Premier ministre qu’il les assume. |
[… ] « Il veut porter une sensibilité humaniste, sociale et européenne »
La position d’ancien premier ministre est une position difficile et parfois ingrate : Édouard Balladur et Alain Juppé en font, eux aussi, l’amère expérience. « Il est difficile de revenir en arrière et de se contenter d’un périmètre plus restreint », admet-on dans l’entourage du vice-président du conseil national de l’UMP, au sein duquel ce dernier est en réalité marginalisé.
Aujourd’hui, l’ancien premier ministre, qui ne doit plus rien à Nicolas Sarkozy, veut faire entendre sa voix et sa sensibilité d’ex-giscardien au sein de la majorité. Chaque mercredi, une trentaine de sénateurs UMP, tendance girondine, se réunissent autour de lui.
Depuis 2007, il est monté au créneau contre l’instauration des tests ADN pour les candidats au regroupement familial et contre l’extension du travail du dimanche, au nom de certaines valeurs. « Il veut porter une sensibilité humaniste, sociale et européenne », indique-t-on dans son entourage. […]
Message envoyé par le CAD à la rédaction de Le Croix :
A l'attention de Solenn de ROYER et Florence PAGNEUX, au sujet de l'article : http://www.la-croix.com/Jean-Pierre-Raffarin-fait-entendre-sa-sensibilite/article/2400102/55350
Mesdames,
Dans l'article ci dessus, vous avez écrit, parlant de Jean Pierre Raffarin : « Depuis 2007, il est monté au créneau contre l’instauration des tests ADN pour les candidats au regroupement familial et contre l’extension du travail du dimanche, au nom de certaines valeurs. » Nous avons été indignés par cette tentative de récupération de l'ancien Premier ministre. En effet, Jean Pierre Raffarin a fait part publiquement de son soutien au texte Mallié, opinion qui a été reprise dans la dépèche AFP que vous trouverez sur ce lien : http://www.acteurspublics.com/breve/06-07-09/raffarin-le-nouveau-texte-sur-le-travail-dominical-est-raisonnable
Ensuite, M Raffarin, comme sénateur de la Vienne, a voté le texte Mallié, sans exprimer quelconque restriction que ce soit.
Dans le même domaine, il faut aussi se souvenir que sans son obstination incompréhensible, le vote de la loi sur le lundi de Pentecôte n'aurait jamais eu lieu.
Que ce soit le lundi de Pentecôte ou le Dimanche, il s'agit de choix de société.
M. Raffarin fait partie des élus qui ont apporté leur contribution au détricotage de la loi de 1906. Nous ne saurions lui contester le droit qu'il avait à le faire. En revanche, nous n'acceptons pas qu'il n'assume pas les conséquences de ses choix politiques. Nous espérons que vous publierez un rectificatif en ce sens.
Cordialement, Etienne NEUVILLE Secrétaire général du Collectif des Amis du Dimanche www.travail-dimanche.com
article complet sur le lien lire la suite
Jean-Pierre Raffarin fait entendre sa sensibilité
Écarté de la présidence du Sénat en 2008, l’ancien premier ministre, qui ne s’est jamais entendu avec Nicolas Sarkozy, veut peser au sein de la majorité
Il a beau tenter de dégonfler la polémique et jurer qu’il n’y a pas de « pataquès » entre lui et Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Raffarin a jeté un véritable pavé dans la mare en signant une tribune dans Le Jounal du dimanche pour dire qu’il ne voterait pas le texte sur la taxe professionnelle « en l’état ».
Plusieurs raisons expliquent cette position très offensive. D’abord, son échec à la présidence du Sénat, en 2008. C’est Gérard Larcher qui l’a emporté haut la main. Furieux et blessé, Jean-Pierre Raffarin voit dans ce score l’influence de Nicolas Sarkozy, qui ne cachait pas sa préférence pour Gérard Larcher en privé.
Aujourd’hui, certains de ses collègues mettent sur le compte de cette déception ses velléités répétées de faire contrepoids à « l’omniprésidence » de Nicolas Sarkozy. « Il sent les coups longtemps à l’avance, nuance cependant un proche. Il fait de la politique. »
« Il veut porter une sensibilité humaniste, sociale et européenne »
La position d’ancien premier ministre est une position difficile et parfois ingrate : Édouard Balladur et Alain Juppé en font, eux aussi, l’amère expérience. « Il est difficile de revenir en arrière et de se contenter d’un périmètre plus restreint », admet-on dans l’entourage du vice-président du conseil national de l’UMP, au sein duquel ce dernier est en réalité marginalisé.
Aujourd’hui, l’ancien premier ministre, qui ne doit plus rien à Nicolas Sarkozy, veut faire entendre sa voix et sa sensibilité d’ex-giscardien au sein de la majorité. Chaque mercredi, une trentaine de sénateurs UMP, tendance girondine, se réunissent autour de lui.
Depuis 2007, il est monté au créneau contre l’instauration des tests ADN pour les candidats au regroupement familial et contre l’extension du travail du dimanche, au nom de certaines valeurs. « Il veut porter une sensibilité humaniste, sociale et européenne », indique-t-on dans son entourage.
Raffarin s’est fait sermonner par Sarkozy
Le texte qu’il conteste prévoit la suppression de la taxation des entreprises, ce qui représente un manque à gagner d’un milliard d’euros pour les coll
ectivités locales. En compensation : une nouvelle contribution payée par les entreprises à partir de 500 000 € de chiffre d’affaires. Mais si, en 2010, les pertes pour les collectivités seront compensées, les choses sont plus incertaines pour 2011.
En outre, le sénateur de la Vienne – où se situe le Futuroscope – est concerné au premier chef par la suppression de la taxe. En 2008, le Futuroscope a versé plus de 3 millions d’euros de taxe professionnelle aux collectivités locales, dont 900 000 € à Chasseneuil-du-Poitou, la commune dont Jean-Pierre Raffarin a été maire adjoint. Le Futuroscope verse également 948 000 € au conseil général de la Vienne et 300 000 € au conseil régional de Poitou-Charentes, dont Raffarin a été le président jusqu’en 2004.
Mardi 3 novembre, l’ancien premier ministre s’est fait sermonner par Nicolas Sarkozy, à l’Élysée. « Une chose est certaine : la démarche que vous avez eue, ce n’est pas formidable, a tancé le chef de l’État. Ça ne sert pas notre famille. »
Solenn de ROYER avec Florence PAGNEUX |