On ne peut dénier à Jean Leonetti une certaine qualité de réflexion : il reste notamment l’auteur de rapports et de propositions traitant de sujets ardus, touchant aux interrogations essentielles de l’homme, et a proposé des pistes argumentées et intéressantes. Pour autant, le comportement souligné par le journaliste de Nice Matin « ce n’est pas parce que l’on vote une loi qu’on la soutient » a de quoi révolter tout électeur citoyen : le devoir du député est de représenter tous les citoyens de sa circonscription, y compris ceux qui n’ont pas voté pour lui, et non de se plier aux diktats du pouvoir, tel le godillot de base. Nous soutenons cependant Jean Leonetti, qui demande le classement de la ville en commune touristique au sens du code du Tourisme et non au sens du Code du Travail. Une piste à explorer pour la Ville de Paris, dont le Maire est malmené par la pression du bon chrétien Darcos ?! |
Conseil municipal . Pour le député-maire, le classement de la ville en commune touristique ne devra pas bouleverser son équilibre et ses habitudes économiques. Ce n’est pas parce que l’on vote une loi qu’on la soutient. Jean Leonetti l’a démontré, le 20 novembre, au cours du conseil municipal. Le maire d’Antibes refuse d’adopter ce que le groupe du député UMP de la 7e circonscription a voté. Il l’a affirmé à propos de la demande de classement d’Antibes en commune touristique : il s’oppose à « l’ouverture des magasins le dimanche (1) grâce à un nouveau label. Ce n’est pas l’intérêt d’Antibes, c’est dit, c’est clair ! » Jean Leonetti anticipait la question du groupe PS-Verts sur une délibération proposant de donner à la ville le label de commune touristique.
Et de procéder à une explication de texte : « Une commune touristique a un label et se doit de proposer certaines prestations : cela s’appelle le Code du tourisme. D’un autre côté, il y a le Code du travail : une commune d’intérêt touristique peut donner la possibilité d’ouverture les dimanches ».
1, 5 emploi créé à l’office de tourisme
Et ce n’est donc à cela que postule aujourd’hui la ville. « Je prends acte de votre réponse, se félicitait Michèle Muratore (PS). Je suis satisfaite que ce ne soit pas le cas ».
Cécile Dumas (La Gauche et l’écologie) est aussi revenue sur la délibération pour une précision. « Vous aviez affirmé qu’un classement en quatre étoiles allait permettre la création de 1, 5 emploi à l’office de tourisme. Les emplois ont-ils été créés ? Cette nouvelle demande de classement va-t-elle donner de nouvelles dotations financières ou est-ce simplement une question d’image ? ».
Audouin Rambaud, adjoint au tourisme a confirmé la création de 1,5 emploi « car l’ouverture de l’office se fait désormais sept jours sur sept ».
Le maire s’est chargé de la seconde partie de la question. « En fait, nous sommes déjà en commune touristique, là on le redevient, rien ne change. Les dotations seront les mêmes ».
Dans son exposé, l’adjoint au tourisme a rappelé « le classement en 2008 en quatre étoiles de l’office de tourisme. Qui s’engage ainsi à respecter certains critères dont l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. L’office est aussi détenteur de la marque « Qualité tourisme » et a obtenu trois labels Tourisme et handicap ».
Il doit se prévaloir d’une politique locale du tourisme, d’une certaine capacité d’hébergement, d’une offre touristique structurée pour en faire une destination d’excellence. Ce qui n’est pas antinomique d’une fermeture dominicale.
1. La loi du 8 août 2009, réaffirmant le principe du repos dominical (« réaffirmation » purement politmarketing NDLR), visait à adapter les dérogations à ce principe dans les communes et zones touristiques et thermales ainsi que dans certaines grandes agglomérations pour les salariés volontaires.