Le ministre du Travail veut faire passer de 500 à 10 000 le nombre de commerces parisiens susceptibles d’ouvrir le dimanche dans les zones touristiques.
Xavier Darcos souhaite faire passer de 500 à 10 000 le nombre de commerces situés dans les zones touristiques qui pourront ouvrir le dimanche à Paris. Le ministre du Travail a présenté hier un rapport du préfet de région, inspiré par la chambre de commerce de Paris, qui préconise une extension des zones touristiques de la capitale où les commerces pourront faire travailler leurs salariés le dimanche. Le ministre espère visiblement faire pression sur le maire socialiste de la capitale Bertrand Delanoë, à qui il revient normalement de prendre cette décision. Il existe aujourd’hui sept zones touristiques à Paris : l’avenue des Champs-Élysées, la rue de Rivoli, la place des Vosges et la rue des Francs-Bourgeois, la rue d’Arcole, le Viaduc des Arts, une portion du boulevard Saint-Germain, et une partie de la butte Montmartre. Quelques semaines après l’entrée en vigueur de la loi du 10 août 2009 sur le travail dominical, la nouvelle carte propose une extension massive : une vaste zone au centre de Paris irait de la gare Saint-Lazare au nord à Montparnasse au sud, incluant les Grands Boulevards, l’Opéra, le Marais, la Quartier latin, le Louvre ou Notre-Dame. Les périmètres autour des Champs-Élysées et de Montmartre seraient élargis, et trois nouvelles zones seraient ajoutées, au Palais des congrès de la porte Maillot, à Bercy village, et autour du parc des expositions de la porte de Versailles.
« Cette délimitation n’emporte pas ouverture automatique mais ouvre une possibilité aux commerçants qui souhaiteront ouvrir le dimanche », selon le ministre, qui n’a pas été en mesure de préciser le nombre de salariés potentiellement concernés. Mais il a assuré que leurs conditions de travail et de salaire seraient réglées « à l’intérieur des entreprises » par la négociation. En tant qu’architecte de la réforme votée cet été, Xavier Darcos est bien placé pour savoir qu’aucune obligation de négocier ne pèse en la matière sur les commerçants des zones touristiques, et que leurs salariés seront obligés de travailler le dimanche, sans double salaire ni repos compensateur. La mairie de Paris n’a pas souhaité répondre à nos questions. En août, le maire s’était dit opposé à un classement de tout Paris en zone touristique, mais « favorable à sortir d’une certaine hypocrisie faisant que dans des zones spécifiques comme les Champs-Élysées, certains magasins puissent ouvrir et d’autres pas ». Un groupe de concertation, autour de son adjointe Lyne Cohen-Solal, doit rendre un avis d’ici Noël.