Podensac : « Non » au travail dominical

Une illustration très concrête de l’EFFET DOMINO, contre lequel le CAD et les Amis du Dimanche n’ont cessé de s’élever, et qui n’avait évidemment pas été évoqué par le bon Docteur Maillié.

Sud Ouest, 12/10/09 – Olivier Escots

PODENSAC. Des salariés des magasins Intermarché Béguey et Langoiran ont manifesté hier contre l’ouverture dominicale du Super U. Ils craignent de devoir suivre la même voie

Cent trente personnes environ ont manifesté hier matin devant le Super U de Podensac, qui pour la première fois ouvrait ses portes un dimanche. Arborant tee-shirts et pancartes s’opposant au travail dominical, les manifestants ont distribué des tracts et proposé une pétition aux automobilistes circulant sur la RD 1 113.

Parmi les manifestants, se trouvaient principalement des salariés des Intermarché de Béguey et de Langoiran, situés de l’autre côté de la Garonne, mais à quelques kilomètres seulement du Super U. « Le Carrefour Market de Créon, l’Intermarché de Beautiran et le Super U de Camblanes sont déjà ouverts le dimanche. Si une partie du chiffre d’affaires part désormais à Podensac, on peut penser que nous aussi allons être obligés de suivre », analysent Muriel Guyot, d’Intermarché Langoiran, et Christine Dominguez, déléguée du personnel à Intermarché Béguey, qui craignent les répercussions professionnelles et privées d’un tel projet.

Des élus locaux de la rive droite participaient à la manifestation pour défendre le commerce de proximité. « Si les gens vont dans les supermarchés le dimanche, ils y achèteront tout », prédit Jocelyn Doré, premier adjoint au maire de Cadillac. Pierre Préaut, président de la Communauté de communes des Côteaux de Garonne, s’interroge sur la pertinence de l’ouverture dominicale. « Dans notre secteur, tourné vers le Langonnais, nous ne sommes pas sur un marché extensif », rappelle-t-il.

Pas de gaieté de coeur

Elie-Jacques Gayffier, propriétaire du Super U de Podensac et commerçant indépendant depuis dix-huit ans, voit s’enfuir une partie de ce marché. Il y répond donc en ouvrant son magasin lors d’une matinée supplémentaire. « Je ne fais pas ça de gaieté de coeur », confie-t-il. « Si tout le monde était fermé, je n’aurais jamais ouvert. Mais nous sommes dans un contexte de crise. Il faut s’adapter, surtout quand on voit qu’à Beautiran ou à Langon, les magasins sont noirs de monde le dimanche. »

Le responsable du Super U a mobilisé hier une quinzaine de salariés. La moitié, venue sur la base du volontariat, appartient à l’effectif d’une soixantaine d’employés de l’établissement.

« Pour le reste, il s’agit de contrats étudiants. J’ai eu beaucoup de candidatures. Ce sont des personnes dont j’aurais besoin ensuite lors des vacances. » Et qui hier ont passé une matinée relativement calme, la clientèle n’ayant pas afflué à Podensac.

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