Elle, 28/08/09
> Ça fonctionnera comment ? La loi sur le travail dominical permet à davantage de communes et de zones commerçantes de poursuivre leurs activités le dimanche, sans contrepartie obligatoire pour les salariés qui ne dépassent pas la durée légale hebdomadaire. Le Conseil d’Etat a exclu toute dérogation pour la capitale, renvoyant la décision de classer certains quartiers en nouvelles « zones d’intérêt touristique» (où les commerces peuvent ouvrir le dimanche) à la Mairie de Paris. Lyne Cohen- Solal, adjointe au maire, précise que « toute extension de zone ou nouvelle classification se fera avec précaution et concertation, avec débats publics au conseil de Paris ».
> Ce sera où ? Aujourd’hui au nombre de sept, les « zones d’intérêt touristique» correspondent à une partie de la rue de Rivoli, la place des Vosges et la rue des Francs-Bourgeois, la rue d’Arcole (près de Notre-Dame), les Champs-Elysées, le viaduc des Arts, la butte Montmartre et une partie du boulevard Saint-Germain. Quels seront les nouveaux candidats? D’ores et déjà, on imagine que les grands magasins du boulevard Haussmann reviendront à l’assaut, après une première demande de classification sans résultat jusqu’à présent. Suivront peut-être d’autres quartiers à fort potentiel, par exemple dans l’Est parisien …
> Pour quand? Pressé, le gouvernement compte bien traduire le plus vite possible dans les faits cette loi parue le 11 août au «Journal officiel» (loi n° 2009-974). Au cabinet de Xavier Darcos, ministre du Travail, on promet des décrets d’application pour le mois de septembre.
> Une bonne affaire? Si les cafés, les restaurants, les commerces de culture et de loisirs étaient déjà ouverts dans ces zones le dimanche, dorénavant, on pourra aussi y acheter des vêtements, des chaussures ou un téléphone. Est-ce un progrès? Oui, clament les associations de commerçants. Non, soutiennent les représentants syndicaux, qui s’inquiètent pour les conditions de travail des salariés et leur vie familiale et personnelle. Quant à la Mairie de Paris, elle pointe les répercussions directes sur tous les secteurs, à commencer par l’ouverture des crèches, la propreté des rues ou les transports en commun. Reste à savoir si l’on souhaite vraiment faire du dimanche une journée comme les autres. Après tout, profiter d’une ville « au ralenti» et changer de rythme n’est pas désagréable, à l’image de « buller plus pour se reposer plus »… DANIELE GERKENS