A l’occasion de la traditionnelle Messe pour la France célébrée hier, à l’occasion de la Fête Nationale, Mgr Grallet a pris la défense du repos le dimanche.
« L’homme en premier et non l’argent », a déclaré l’Archevêque à l’occasion de cet office particulier prévu par le Concordat, liant depuis l’époque napoléonienne la France et l’Église catholique, maintenu jusqu’à nos jours dans les trois départements d’Alsace et de Moselle.
Cet office réunit traditionnellement l’ensemble des corps constitués, élus, représentants de l’État, des armées, de la justice et des universités, ainsi que les ambassadeurs représentants permanents auprès du Conseil de l’Europe. Il se conclut par la prière pour la France suivie de la Marseillaise exécutée par le grand orgue de la cathédrale.
C’est l’occasion pour l’archevêque d’adresser un message au monde politique et économique régional. Mgr Jean-Pierre Grallet en a profité pour aborder en profondeur la crise économique actuelle à la lecture de l’encyclique « Caritas in veritate » (l’amour dans la vérité), publiée par le Vatican la semaine dernière.
L’argent tyrannique
Dénonçant « la sacralisation de l’argent, qui n’est plus au service de l’homme, est devenu un maître tyrannique, imposant sa loi aux plus faibles et favorisant de rares privilégiés », Mgr Grallet a renvoyé dos à dos l’économie collectiviste et le libéralisme financier. « N’y a-t-il pas place pour d’autres alternatives, pour une troisième voie régulée, une économie sociale de marché ? », s’est-il interrogé, en citant l’ancien président de la Commission européenne Jacques Delors.
Mgr Grallet a ensuite pris la défense du repos dominical, alors qu’une loi sur le travail du dimanche est en discussion ces jours-ci au Parlement. « L’homme ne se réduit pas à son travail productif. Selon l’antique sagesse biblique, il y a un temps pour le labeur et un temps pour le repos, un temps pour la production industrielle et un temps pour la gratuité de l’art, un temps pour l’action et un temps pour la prière, un temps pour l’homme et un temps pour Dieu. L’actuel débat sur le travail dominical est à relier à cette sagesse biblique et à ces rythmes fondamentaux et structurants pour l’homme. »