Très nombreux sont les députés UMP qui ne veulent pas du texte Mallié, même si les pressions excercées par le Château et l’appareil du parti sont énormes. |
Travail dominical: la gauche bataille, la droite veut des assurances
AFP – Béatrix BACONNIER-MARTIN – 08/07/09
PARIS (AFP) — Les députés devaient reprendre jeudi matin à 09H30 l’examen des amendements du texte UMP sur les dérogations au repos dominical, après en avoir examiné une demi-douzaine avant l’article unique dans la nuit de mercredi à jeudi.
La gauche a poursuivi mercredi sa bataille contre le texte alors que de nombreux députés de droite ont eux aussi demandé des « assurances » contre une généralisation du travail dominical.
« Nous avons commencé le débat dans de bonnes conditions », s’est réjoui devant la presse le patron des députés UMP, Jean-François Copé.
Il a estimé que l’adoption d’un amendement de dernière minute en commission levait « l’ambiguïté » entre communes touristiques au sens du code du tourisme (3.500 actuellement) et au sens du code du travail (497). Les secondes, devenues « communes d’affluence touristique », pourront seules demander de déroger au repos dominical.
Une commune touristique pourra demander de devenir commune d’affluence touristique, reconnaît M. Copé. Mais « il y a de nombreux critères. Cela n’a pas vocation à s’étendre », a-t-il ajouté, estimant qu’en soulevant ce problème les socialistes avaient agité « une très grosse ficelle pour faire croire à une généralisation ».
« Commune d’affluence… ce n’est pas une notion juridique, on est dans le commentaire », rétorque le patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault.
Selon lui le texte créé en outre une inégalité entre salariés: ceux des grandes zones commerciales dans les agglomérations de plus d’un million d’habitants sauf Lyon, baptisées PUCE, pour lesquels volontariat et compensations sont prévus; ceux travaillant déjà le dimanche pour lesquels rien ne change; ceux des communes d’affluence touristique (pas de volontariat, pas de compensation); et enfin ceux d’Alsace-Moselle, qu’un amendement voté mardi soir a exclu du dispositif.
Les députés UMP Jacques Myard et Lionnel Luca exigent que le volontariat soit la règle partout. Ils ont déposé un amendement en ce sens. S’il n’est pas adopté « il n’est pas sûr que je vote le texte », déclare M. Myard.
Philippe Armand-Martin (UMP) veut lui aussi « s’assurer que le volontariat sera bien la seule règle applicable et qu’il n’y aura pas de +désignés volontaires+, de formes de chantage ou de pression ».
Son collègue Guénhaël Huet (UMP) « craint que les verrous ne résistent pas à l’épreuve du temps et aux pressions de l’économie ».
Jean-Pierre Nicolas (UMP) voudrait lui que les dérogations « soient soumises à l’avis des conseils municipaux ou d’agglomérations » et pas du seul maire.
Elu d’une région de forte tradition catholique, Dominique Souchet (MPF/Vendée) a déploré que « le mimétisme jouera fatalement en faveur d’un alignement sur l’ouverture maximale ». Et de lancer: « Ne mettons pas le doigt dans l’engrenage ».
Mosellans et Alsaciens se sont en revanche réjouis d’en être exclus, tout comme l’élu du Rhône, Bernard Perrut (UMP), car cela « aurait nuit aux commerces et à la vie économique de ce département ».
A gauche, Jean-Pierre Brard (app. PCF) a ironiquement « remercié, au nom des enfants qui devront s’occuper seuls le dimanche, le président de la valeur travail, détournée en valeur profit ».
Un argument que n’a pas démenti Nadine Morano (Famille) en reconnaissant qu’il n’y avait « pas ou quasi pas de modes de garde adaptés » pour les enfants des personnes amenées à travailler le dimanche, et qu’il allait « falloir les accompagner ».