Avec 7% de salariés travaillant habituellement le dimanche, la France se situe dans la norme européenne.
Seuls le Royaume Uni et les Pays-Bas promeuvent massivement le travail le dimanche (autour de 15% de travail habituel). Pour les autres pays, la part des salariés travaillant le dimanche se situe à 10% et en-dessous. En Allemagne, par exemple, persiste un fort consensus contre le travail le dimanche. Même la fédération des entreprises du commerce (HDE) l’exclut de ses revendications actuelles et Verdi (Services) y est défavorable. D’ailleurs, une grande majorité des magasins de centre-ville n’applique pas la loi de 1997 faisant passer les heures de fermeture de 18h30 à 20 heures en semaine. En Norvège, depuis le 1er avril 2003, les magasins ont une totale liberté d’horaires d’ouverture (pouvant aller jusqu’ 24h/24) mais le travail dominical reste encore très strictement encadré. La Suède est dans une zone grise avec des autorisations qui sont accordées au niveau local sur la base d’accords de branche alors que l’Espagne, plutôt libérale en la matière depuis la loi générale du commerce de juin 2000, affiche de fortes disparités régionales (Madrid autorise 26 dimanches par an pour les établissements de plus de 300 mètres carrés alors que la Catalogne et le Pays Basque appliquent la loi a minima).
Avec plus de 25% de travail dominical global (habituel ou occasionnel), la France se situe même en haut de la fourchette européenne. Seul le Royaume-Uni, avec 60% de travail dominical pour les hommes, offre un modèle où le travail le dimanche est la norme.
Mieux, la France est le pays européen où l’on travaille le plus le samedi : 70% de travail global (habituel ou occasionnel) pour les hommes, 50% pour les femmes.
Au total, la France apparaît comme un pays où les salariés travaillent déjà beaucoup le week-end. Rien, dans ces comparaisons européennes, ne justifie d’accroître la charge de travail dominicale des salariés en France.
Source : Terra Nova, 06/07/09