L’axe Copé-Hortefeux vient de tirer sa première cartouche avec succès : la proposition de loi sur le travail du dimanche a reçu l’assentiment de tous ses anciens opposants au sein de l’UMP. Comment ce petit miracle a-t-il pu se produire, après tant de bagarres internes, horripilant Nicolas Sarkozy et condamnant Xavier Bertrand, le ministre du Travail de l’époque, à battre en retraite ?
C’est l’étonnante amitié entre Copé (qui énerve le président) et Hortefeux (chouchou du Château) qui a emballé l’affaire. Un matin, au petit déjeuner de la majorité, Bertrand, désormais patron de l’UMP, regrette que le texte sur le travail le dimanche ait été abandonné. Ni une ni deux. Hortefeux regarde Copé qui lui fait un clin d’oeil de complicité. Du coup, Hortefeux se lance : « Justement, nous allons, avec Jean-François, remettre le sujet sur le tapis dans le cadre de la coproduction législative.» Copé, qui n’avait pas découragé les critiques quelques mois auparavant, se fait fort de convaincre les récalcitrants. Au prix de quelques concessions supplémentaires, voilà soudain le groupe UMP unanime. Le compromis sera voté en juillet, quand les socialistes ne pourront plus faire d’obstruction, vu le nouveau règlement de l’Assemblée nationale limitant le temps de parole.
Trois gagnants dans l’affaire : Sarkozy, dont la promesse de campagne aura été tenue, Hortefeux, qui réussit son premier coup dans son nouveau ministère, et Copé, qui affirme son autorité. À quand la prochaine ?