CAD En toute logique, la fronde contre le travail du dimanche aurait dû conduire le gouvernement à enterrer un projet qui n’aura aucun des effets (économiques) escomptés mais qui débouchera sur bien des conséquences (sociales) redoutées. Mais, en Sarkozye, on ne badine pas avec un engagement de campagne du président, aussi incohérent soit-il. Pour des raisons idéologiques, l’UMP a décidé de présenter une nouvelle proposition de loi réduite à sa plus simple expression. Dans le texte final, arraché au forceps, il ne reste plus rien des objectifs fixés (lire p. 51 l’interview du député UMP François Baroin). On se contente d’ouvrir quelques brèches supplémentaires dans un système réaffirmant le principe du repos dominical. Ainsi, personne ne pourra dire que le chef de l’Etat n’a pas tenu l’un de ces engagements de campagne qui permettent de fonder l’identité de la droite dite décomplexée.
Nicolas Sarkozy aime à se donner une image de pragmatique, d’homme se plaçant au- dessus des a priori. En certaines circonstances (notamment dans le domaine international), il a fait preuve d’un volontarisme non dénué d’efficacité. Avec la question du travail du dimanche apparaît l’autre facette du personnage, celle de l’homme prisonnier de ses présupposés. Le comble de l’acharnement idéologique.