Il faut aider les petites structures du commerce face à l'ouverture du dimanche

« Il faut aider les petites structures du commerce face à l’ouverture du dimanche », telle est la demande de Christian Castriseanu, président du Club des Managers de Centres-Villes (CMCV), qui perçoit bien que face aux possibilités d’organisation de la grande distrib’, le commerce traditionnel est particulièrement menacé par le travail du dimanche.

Nous pensons qu’il est beaucoup plus rationnel, plutôt que de donner des béquilles aux unijambistes, de ne pas leur couper les jambes…

Trois fédérations ont décidé de collaborer et de se prononcer sur la nouvelle proposition de loi concernant le travail dominical. Christian Castriseanu, le président de l’une d’entre elles, le Club des Managers de Centres-Villes, nous explique les raisons de cette démarche.

« Il faut aider les petites structures du commerce face à l’ouverture du dimanche »

Vous venez d’intervenir avec deux autres fédérations : pourquoi cette prise de parole commune ? 
Nous souhaitons nous rapprocher par un maillage territorial, car à nous trois, nous représentons les managers, les centres-villes et les associations de commerçants, soit une couverture à 100 % du territoire français.
L’idée est de pouvoir réagir ponctuellement sur des sujets qui nous concernent. C’est une approche technique, pas une prise de position politique. 
Dans ce cas précis, il ne s’agit pas de dire forcément non à l’ouverture du dimanche mais de pointer le manque de concertation avec les organisations du terrain.

Que proposez-vous concrètement ? 
De pouvoir aider les petites structures, car pour celles-ci l’ouverture dominicale est plus difficile à organiser que pour les grandes. Il n’est pas certain qu’elles aient un gain par rapport aux charges que cela va générer. Elles risquent d’être fragilisées, et cela va accroître le fossé entre les petites et les grandes. Il faut qu’il y ait une réflexion par rapport à l’exploitation en elle-même (organisation, valeur ajoutée…). Il faut que les choses soient davantage organisées en amont. Dans le cadre actuel, cela risque de poser beaucoup de problèmes. 

Vos propositions ont-elles des chances d’aboutir ? 
Nous n’arrivons pas forcément trop tard, car il y a encore beaucoup d’élus pour dénoncer ce manque de débat et de concertation. Celle-ci doit se faire à un échelon local. 
Car s’il n’y a pas appropriation de cette mesure, cela risque de poser plus de problèmes que d’apporter de bénéfices, à l’image de ce qui s’est passé sur les soldes flottants. 
Cela vaut le coup de se mobiliser, car s’il n’y a pas de compensation pour les petites structures, cette mesure entraînera plus d’inconvénients que d’avantages.

Propos recueillis par Sophie Mensior

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