Ouverture le dimanche : qui est vraiment pour ?

La volonté des PME, Janvier 2009

Mis à part les grands distributeurs (ils font feu de tous bois pour relancer leur modèle économique essoufflé), les étudiants parisiens (en quête d’un petit boulot pour financer leurs études), une poignée de libéraux idéologues sur les bancs du Parlement (chaque camp compte les siens) et le président de la République – parce qu’il l’a promis lors de sa campagne, combien de Français sont vraiment attachés à la généralisation du travail le Dimanche?

Certains sondages évaluent jusqu’à 66 % le nombre de ses partisans. Selon le Crédoc, organisme reconnu pour le sérieux de ses études, trois Français sur quatre considèrent… que la plage d’ouverture des commerces est suffisante !

Eu égard à la teneur des débats actuels, on en oublierait presque qu’aujourd’hui, tous métiers confondus, 13,6 % des actifs travaillent habituellement le dernier jour de la semaine. Une partie se nourrit de ceux qui flânent ce jour-là. Une autre rend service aux personnes pratiquant des horaires décalés. Un troisième groupe veille sur la société.

Résumons-nous. Les commerçants – et les dirigeants de PME en général – sont résolument contre ‘extension de l’ouverture dominicale. Les intellectuels et les sportifs confient leur réserve. Le monde de la culture et celui des religions désapprouvent.

Alors, si le gouvernement souhaite clarifier et toiletter les règles dérogatoires, pourquoi pas. Cela permettra de sortir de situations locales ubuesques, d’en finir avec le précaire qui dure et de prémunir les professionnels concernés contre toutes formes d’arbitraires. Mais cette opération ne doit pas cacher une normalisation déguisée du travail dominical. Ne brisons pas l’équilibre actuel au profit d’un système débridé, dont nul ne mesure les effets économiques et sociologiques.


Jean-François Roubaud
Président de la CGPME.

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