La trêve dominicale est maintenue à Fribourg

20minutes Edition Suisse, 11/20/9

Les députés fribourgeois ont refusé à une petite majorité d’autoriser les commerces à travailler deux dimanches par an sans autorisation particulière.

Les motionnaires Emanuel Waeber (PDC) et Jean-Denis Geinoz (PLR) auraient voulu que Fribourg puisse faire usage de la possibilité donnée par le droit fédéral. Selon ce dernier, les cantons peuvent fixer au plus quatre dimanches par an pendant lesquels le personnel peut ête employé dans les commerces sans qu’une autorisation soit nécessaire.

Ils proposaient d’introduire la possibilité de quatre dimanches ouvrables et de confier aux communes la compétence d’en fixer les dates. En séance, ils se sont ralliés à la solution de compromis proposée par le Conseil d’Etat: deux dimanches et la compétence d’en fixer les dates au canton. Sans succès.

«Déjà entendu»

Les députés ont rejeté le principe de l’ouverture dominicale sans autorisation nécessaire par 49 voix contre 41 et 3 abstentions. La décision a été prise à l’issue d’un débat aux airs de déjà entendu, ont souligné les orateurs. Au point que le député chrétien-social Benoît Rey a parlé de «comique de répétition».

En octobre dernier, le Grand Conseil a révisé la loi sur le commerce dans le sens d’une prolongation d’une heure le samedi à 17h00 et la diminution d’une heure lors de la nocturne à 20h00. Les syndicats, les Verts et les Jeunes socialistes ont lancé le référendum qui a largement abouti fin janvier. Le peuple devra trancher, vraisemblablement en septembre.

A droite comme à gauche, nombre d’arguments utilisés en octobre dernier pour ou contre l’extension du travail le samedi ont été resservis pour le dimanche: à droite, certains ont évoqué la concurrence des cantons voisins ainsi que le changement des habitudes et des attentes des consommateurs; à gauche, d’aucuns ont stigmatisé «l’hyperconsommation et l’hyperlibéralisme dont on mesure aujourd’hui l’échec».

Divisions à droite

La trêve dominicale a trouvé d’ardents défenseurs aussi bien à droite qu’à gauche. Le PDC n’a pas caché que ses membres étaient divisés entre libéralisme et défense des valeurs chrétiennes et familiales.

Une minorité de l’UDC aussi a dit «stop» à une ouverture qui ne «satisfait pas un besoin mais qui le crée». «Le dimanche doit rester un jour de repos et de réflexion», a affirmé Gilles Schorderet. A gauche, le chef du groupe PS Pierre Mauron a rappelé que «nos pères ont mis des siècles pour obtenir la trêve dominicale».

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