Travail le dimanche : le gouvernement « ne renonce à rien » selon Luc Chatel |
L’examen de la proposition de loi controversée sur l’extension du travail dominical, qui devait reprendre le jeudi 15 janvier, a été reporté sine die, a-t-on appris, mardi 6 janvier, à l’Assemblée nationale. Voulue par Nicolas Sarkozy, la réforme a toutefois disparu de l’ordre du jour fixé par la conférence des présidents des groupes politiques. Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a « démenti catégoriquement » tout recul du gouvernement sur le sujet, invoquant un problème de calendrier parlementaire. Cette décision « n’est pas liée » aux divisions au sein même de la majorité sur ce texte, a-t-il aussi assuré. « Sur le fond, le gouvernement ne renonce à rien ».
Mais, au-delà de l’argument officiel d’un agenda des députés trop chargé, le président du groupe UMP de l’Assemblée nationale, Jean-François Copé, a souligné qu’il restait des problèmes à régler dans la majorité. Soulignant que ce texte a du mal à passer dans les circonscriptions, notamment en province, M. Copé a déclaré a Patrick Roger, journaliste au Monde, qu’il aura un entretien à ce sujet avec Nicolas Sarkozy à son retrour du Proche-Orient, mercredi 7 janvier. M. Sarkozy doit par ailleurs s’exprimer devant les parlementaires mercredi, en milieu de journée, à l’occasion d’une cérémonie des vœux.
La gauche a déjà promis de livrer une bataille d’amendements contre ce projet de loi qui vise, selon elle, à « bâillonner » l’opposition. « Les députés de droite, à l’évidence, ont lâché le gouvernement sur cette question », a estiméChristian Eckert, député PS, porte-parole du groupe sur le travail dominical. « Ce texte ne correspondait ni à un phénomène de société souhaité, ni à un phénomène qui aurait pu apporter un plus sur le plan économique », a-t-il dit.
Jusqu’à présent, la discussion du texte sur le travail dominical à l’Assemblée nationale – dont le président Nicolas Sarkozy avait exigé qu’elle débute avant Noël pour ne pas donner l’impression de reculer – a été purement symbolique. Le débat sur le sujet, qui divise fortement la droite, n’avait duré que deux petites heures en soirée, le 17 décembre 2008. Jean-François Copé avait demandé la suspension des discussions du fait de la tension dans l’Hémicycle mais aussi parce que la majorité était minoritaire. Deux semaines entières de débats – au lieu d’une initialement – sont d’ores et déjà prévues sur ce texte.