Seulement un salarié du dimanche sur trois dit que "cela lui plaît"

Le travail du dimanche ?

76% travaillent le dimanche à cause de contraintes contractuelles ou financières,

pour 71% cela leur déplaît, ou il préfèreraient ne pas travailler le dimanche.

LE MONDE | 10.12.08 | Rémi Barroux

Les volontaires doivent pouvoir travailler le dimanche, tout en sachant que cela aura des conséquences sur leur vie sociale et familiale. Tel est l’enseignement d’un sondage qui, pour la première fois, s’est concentré sur les salariés « du dimanche ». Pour le compte de la Fondation pour l’innovation politique, laboratoire d’idées de droite et libéral, l’IFOP a interrogé par Internet, du 5 au 9 décembre, 2 788 actifs. Un gros tiers, 508 d’entre eux, a déclaré travailler « au moins un dimanche dans le mois ». C’est sur eux que se concentre {mosdocument pdf/fondapol_enquete_dimanche.pdf}l’étude publiée en exclusivité par Le Monde{/mosdocument} et qui fait apparaître, selon Dominique Reynié, directeur général de la Fondation, des réponses « composites ».

Premier enseignement : moins d’un quart des travailleurs du dimanche explique que cela relève « d’une libre décision », dont 14 % pour des raisons d’emploi du temps et 9 % pour »augmenter les revenus ». 40 % d’entre eux parlent d’une « contrainte liée à la nature même de l’activité » et 36 % d’une « contrainte contractuelle ou liée au statut ».

« TENSIONS »

La majoration du coût du travail prévue par la loi est peu appliquée. Une petite majorité (53 %) des personnes en bénéficie. La banalisation du travail dominical amplifie ce phénomène. Ceux qui travaillent tous les dimanches ne sont que 22 % à bénéficier d’une majoration. Les 18 à 24 ans sont aussi les plus exposés : ils ne sont que 35 % à en profiter, contre plus de 50 % pour les autres catégories d’âge.

Un salarié du dimanche sur trois (29 %) dit que »cela lui plaît » de travailler ce jour, 14 % que »cela leur déplaît ». Pour 57 %, « cela ne pose pas de problème mais ils ne travailleraient pas ce jour-là s’ils avaient le choix ». Près de la moitié évoque les « tensions » avec les enfants liées au travail dominical et 41 % avec le conjoint.

Mais quand on leur propose de « réserver le travail le dimanche aux salariés qui n’ont pas d’enfants », ils ne sont que 29 % à approuver. Tout en estimant, à 63 %, que les jeunes salariés »qui le souhaitent » doivent pouvoir travailler le dimanche car ils n’ont pas d’enfants à charge. L’exigence du libre choix est permanente.

Assorti de cette garantie du volontariat, le travail dominical est « plutôt une bonne chose » pour 71 % des sondés. 43 % souhaitent continuer, voire augmenter le nombre de dimanches travaillés, 32 % arrêter « dès que cela sera possible », un quart continuer mais « moins souvent qu’actuellement ».

 

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