Le Parisien, 8/12 – Béatrice Houchard
SI ÇA MARCHE, ce sera rudement bien joué. Jean-François Copé a peut-être trouvé « la » solution pour sauver à la fois le texte sur le travail dominical et la cohésion du groupe UMP qu’il préside à l’Assemblée nationale. Il suggère d’intégrer la proposition de loi de Richard Mallié au projet gouvernemental sur le plan de relance, qui viendra en discussion en janvier. Explication : le texte sur le travail dominical était inscrit à l’ordre du jour du jeudi 11 décembre à l’Assemblée. Mais la réforme de l’audiovisuel public a pris du retard. La gauche fait durer le plaisir et les députés en discuteront encore vendredi et sans doute samedi. Les vacances parlementaires étant prévues le 23 décembre, le gouvernement doit donc impérativement choisir de faire discuter les députés du logement ou du travail dominical. Dans un premier temps, l’arbitrage avait été rendu en faveur du second sujet, avec discussion le 15 décembre. Mais pour Copé, il n’y a pas de doute : « En pleine crise, le logement intéresse tous les Français et concerne l’ensemble du territoire, ce qui n’est pas le cas du travail dominical », explique-t-il, ajoutant : « Compte tenu des enjeux, il me paraîtrait souhaitable de mettre la priorité sur le logement. » Il ne cache pas non plus que « ça évite de faire une fixation sur le texte du travail le dimanche, pour lequel la gauche va encore mettre le paquet, avec des milliers d’amendements ».
L’avis de Nicolas Sarkozy sera déterminant Et il n’y a pas que la gauche : mardi, à l’Assemblée, une vingtaine de députés UMP et Nouveau Centre affirmaient encore être prêts à voter contre la proposition Mallié. Pour des raisons économiques (<< la hausse du pouvoir d’achat ne se décrète pas par l’ouverture des magasins le dimanche ») mais surtout pour des raisons de société (( l’homme contemporain estil uniquement un individu consommateur ? »). Ils ont déjà obtenu l’adoption en commission d’un certain nombre d’amendements qui assouplissent le texte initial. Mais si la proposition devait être intégrée au plan de relance, ils seraient coincés : comment expliquer à leurs électeurs que, soutenant le président de la République, ils votent contre son plan? Le secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, est plus prudent et fait remarquer que le projet sur le plan de relance est déjà rédigé et sera transmis lundi au Conseil d’Etat, pour examen en Conseil des ministres avant Noël. La décision définitive sera prise en début de semaine. L’avis de Nicolas Sarkozy, comme toujours, sera détenninant.