Par Nicolas MOSCOVICI – leJDD.fr – 8/12/08 La possibilité de travailler le dimanche sème le trouble à droite. Depuis plusieurs semaines, via notamment une tribune co-signée par une soixantaine de députés UMP et Nouveau centre, la fronde s’est organisée. Promesse de campagne du candidat Sarkozy, le projet s’apprête à être examiné au Parlement. Afin de contenter le plus grand nombre, le texte vient d’être profondément modifié. Suffisamment pour resserrer les rangs de la majorité? Le débat fait rage. Et vous, qu’en pensez-vous? |
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« Chacun devra prendre ses responsabilités » Richard Mallié, député UMP des Bouches-du-Rhône, auteur de la proposition de loi sur le travail dominical.« En l’état actuel des choses, il le semble qu’une large partie des parlementaires de la majorité opposés à la mesure ont été satisfaits par les corrections apportées au texte. Ils ont par exemple apprécié que nous rappelions le principe du repos dominical, tout en y apportant des dérogations. Cela signifie bien que nous allons créer une réglementation particulière et non remettre en cause un principe général. Bien évidemment, si ces améliorations contenteront sans doute le plus grand nombre à l’UMP, certains camperont sur leurs positions. Toutefois, à un moment, chacun devra prendre ses responsabilités. Et pour tout dire, je suis surpris de cette levée des boucliers. D’abord sur la forme: je n’ai pas été prévenu de la tribune de Marc Le Fur parue dans Le Figaro, et honnêtement, cela ne me semble pas être une manière de procéder. Sur le fond, ensuite, je rappelle que notre proposition évoque seulement la probabilité de travailler le dimanche. Il n’y a aucun caractère obligatoire. C’est clair depuis le début. Je reconnais qu’il y a pu avoir une erreur de communication, mais les gens, y compris à l’UMP, ont fait une mauvaise interprétation de notre objectif. Quoi qu’il en soit, pour nous, le travail continue… » |
« Nous ne sommes pas que des consommateurs » Marc Le Fur, député UMP des Côtes d’Armor, co-auteur d’une tribune contre le travail dominical.« Aujourd’hui, le texte qui nous est soumis ne nous convient absolument pas. Il faut comprendre, au-delà des aspects techniques de cette réforme, que nous sommes dans un vrai débat de société. Et nous, nous disons: nous ne sommes pas que des consommateurs. Le dimanche est un jour particulier, consacré à la famille, aux associations. C’est un véritable rendez-vous. D’ailleurs, s’il n’est pas question de revenir sur ce principe, comme le prétendent les partisans du travail dominical, pourquoi avoir besoin d’une loi, forcément solennelle? Un simple décret aurait suffi. En outre, les progrès réalisés par rapport au premier texte se sont faits à la marge. Les problèmes que nous soulevons depuis le début persistent. J’espère sincèrement que des améliorations sont encore possibles. Sinon, la majorité risque de vivre un nouveau « lundi de Pentecôte ». Dans nos circonscriptions, cette mesure ne nous a attiré que des inimitiés et nous avons mis quatre ans à nous en défaire. Il faut que nos collègues comprennent que chaque réforme doit comporter un pan libéral, auquel nous adhérons, mais également un pan social. Le débat autour du travail dominical est symptomatique de cette double priorité à l’UMP. » |