Jean-Frédéric Poisson, maillon faible de l’opposition au texte de Richard Mallié ? C’est ce que laisse craindre cet article de Libération. Il semble que même des « motifs supérieurs » ne permettent pas de résister aux « amicales pressions » signalées par Laure de La Raudière. |
Libération, 3/13/08
Ils se sont réunis mardi pour trouver un terrain d’entente avant le débat à l’Assemblée. Sans grand succès, assurent certains.
Pas de trêve dominicale. La réunion des députés UMP de mardi soir à l’Assemblée nationale, consacrée au travail du dimanche, n’a pas permis de parvenir au compromis espéré par le gouvernement et les responsables de la majorité. «Ça n’avance pas», a résumé un responsable du groupe UMP.
La proposition de loi de Richard Mallié (UMP) sur l’extension du travail le dimanche a pourtant, dans la matinée, été inscrite par le gouvernement à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale à compter du 11 décembre. A la mi-journée, le patron des députés UMP, Jean-François Copé, avait également estimé que les choses avaient «bien avancé» et que cette nouvelle réunion devait permettre de «finaliser le dispositif».
Raté. «Je voterai contre, a déclaré dans la soirée à l’AFP Marc Le Fur (UMP), un des initiateurs de la fronde qui a vu une soixantaine de députés de la majorité publier deux tribunes contre la libéralisation du travail dominical. Je ne vois aucune évolution qui me semble satisfaisante par rapport à la semaine dernière. Ce n’est pas un drame. Certains voteront contre, d’autres pour, d’autres encore s’abstiendront.»
«Très partagé» et «plutôt contre», son collègue Elie Aboud estime que les députés UMP favorables au texte sont «plus nombreux» que les opposants. «Ce texte tombe franchement mal. C’est vrai que c’est une promesse de Nicolas Sarkozy, mais il y a d’autres priorités !», a-t-il déploré.
«Si on en a 50, on est mal»
Favorable au texte, Benoist Apparu veut croire que «la majorité va finalement se ressouder» lors des débats dans l’hémicycle quand «va s’engager la bataille politique», car «la gauche va vouloir faire de ce texte un symbole de son retour». «Si on a 5 ou 10 députés qui votent contre, ça va. Si on en a 50, on est mal», a-t-il confié, avouant qu’il était difficile de connaître le nombre d’élus déterminés à aller jusqu’au bout.
Certains opposants au travail dominical seraient en train de «flancher». Selon un député UMP, Jean-Frédéric Poisson, l’un des «meneurs» de la fronde, aurait ainsi déclaré devant ses pairs «qu’il ne s’opposerait pas au texte».
«Le premier test» sera mercredi lors de l’examen du texte en commission des Affaires sociales, a dit Benoist Apparu. «Mais, de toute façon, l’histoire ne s’arrêtera pas au vote. Le feuilleton ne fait que commencer. Rappelez-vous le Lundi de Pentêcote» redevenu férié après quatre ans de cafouillages, a prévenu Le Fur.