Lettre ouverte aux députés
Montreuil le 3 Décembre 2008
Mesdames et Messieurs les députés,
L’examen de la proposition de loi sur l’extension du travail le dimanche est actuellement en débat au sein de la commission, celle-ci devrait être présentée le 11 décembre au vote de l’Assemblée Nationale.
Les expressions de refus de la part des divers acteurs sociaux mais aussi acteurs économiques ne cessent de se multiplier, y compris au sein de la majorité.
Toutes ces voix font le même constat : aucun intérêt économique, une concurrence déloyale entre le petit commerce et les grandes enseignes, inégalité entre les territoires mais également inégalité entre les salariés en termes de salaires, etc.
Pour la Cgt les légères modifications qui pourraient y être apportées et la recherche du consensus pour tranquilliser les députés UMP signataires de la tribune « ne touche pas à mon dimanche », ne répondent pas au débat de fond sur le changement profond de société que va engendrer cette loi.
Malgré ces multiples réserves et désaccords, le gouvernement continue et persiste sur l’objectif de campagne du président Sarkozy.
Une situation schizophrène qui éclipse tout débat démocratique que ce projet de société suscite puisque le désir du président est de légiférer ! C’est inacceptable.
Il nous apparait inconcevable que les députés de la nation puissent se prononcer sur cette loi dans une mesure d’urgence, en renvoyant à un éventuel débat, après le vote, d’après les dires de François Copé.
La pertinence de cet argument sonne faux, tant les conséquences sociales et économiques qui risquent d’en découler ne sont pas mesurées et étayées sérieusement.
Nous nous interrogeons sur la finalité de la poursuite de ce débat une fois la loi votée, et avec une telle brèche ouverte sur la remise en cause du repos dominical ?
Le martelage médiatique du doublement du salaire développé entre autre, par Richard Mallié et Nicolas Sarkozy, vient d’être démenti par François Copé qui est obligé de reconnaître que celui ci ne s’appliquera pas à l’ensemble des salariés ! (Le Monde jeudi 2 décembre)
Alors que les enseignements de la crise actuelle doivent nous amener à nous questionner en profondeur sur un système économique fondé sur les règles de l’ultralibéralisme qui ont conduit à la récession actuelle, ne devons nous pas plutôt nous interroger sur la place de l’Homme dans la société qui ne serait pas uniquement tourné sur un consumérisme effréné.
La Cgt considère que les conditions ne sont pas acceptables tant sur le fond que sur la forme pour légiférer en l’état.
Par conséquent, nous vous sollicitions afin de demander le retrait pur et simple de ce texte.
Nous vous prions d’agréer, Messieurs et Mesdames les Députés, l’expression de notre sincère considération
Pour la Fédération Cgt
Michèle CHAY