Ikea : ma petite entreprise ne connaît pas la crise.

Avec une fortune estimée à 36 milliards de francs suisse (23,2 millliards d’euros) soit l’équivalent patrimonial de celui de 80.000 français, à peu près, Ingvar Kamprad figure dans les 5 premières fortunes mondiales.

Si l’on peut saluer cette réussite, M. Kamprad a-t-il vraiment besoin, en plus, de faire travailler ses caissières le dimanche ?

Le Matin, 30/11/08


Image © Florian Cella
Ingvar Kamprad, patron d’Ikea, ne connaît pas la crise, sa fortune a augmenté de 5 à 6 à milliards pour atteindre les 40 milliards de francs.

Le patron d’Ikea encore plus riche

Les grosses fortunes de Suisse ont perdu des milliards dans la crise. Une exception pourtant: Ingvar Kamprad, patron d’Ikea.


Ingvar Kamprad, patron d’Ikea, ne connaît pas la crise. Mieux, alors que la planète finance est à feu et à sang, le fondateur et propriétaire de la chaîne de meubles bon marché voit la vie en rose. Estimée à 36 milliards de francs, la fortune du Suédois établi à Epalinges (VD) va encore gagner 5 à 6 milliards. De quoi lui assurer une belle place dans le top 10 des plus grosses fortunes de la planète, toujours dominé par les Américains Warren Buffett (75 milliards) et Bill Gates (70 milliards).

 

Le secret du plus helvète des Suédois? Il a toujours refusé de faire entrer Ikea en Bourse. Et celui qui se revendique radin et qui a toujours avec lui sa carte Cumulus fuit comme la peste le marché des fonds de placement et des actions. Une sage stratégie quand on sait que les places financières ont flambé un bon tiers de leur valeur depuis le début de l’année.

Le maître à penser d’Ikea profite également de la bonne santé de son entreprise. Cette année, le groupe d’ameublement en kit a vu son chiffre d’affaires grimper de 7% pour atteindre un nouveau record de 32,6 milliards de francs.

Classement chamboulé
Pas de doute, le fondateur d’Ikea sera cette année encore le premier du classement des 300 plus grosses fortunes de Suisse, publié vendredi dans Bilan et Bilanz. Et les autres? Après une année 2007 de tous les records avec plus de 620 milliards dans les poches des plus riches de Suisse, il faut s’attendre à un krach historique. Et à ce petit jeu de massacre boursier, c’est Viktor Vekselberg qui s’impose avec 6 milliards de francs de perte, selon le Blick de samedi. Suivent les familles Hoffmann Oeri qui contrôlent Roche (-5 milliards), les propriétaires des ascenseurs Schindler (-4,6 milliards), Nicolas Hayek (-4 milliards), Thomas Schmidheiny, actionnaire de Holcim (-2,9 milliards), la famille Blocher (-1 milliard), Andy Rihs, patron de Sonova (-460 millions) ou Daniel Vasella, patron de Novartis (-40 millions).

Reste que les 300 plus riches de Suisse ne sont pas les plus à «plaindre» sur la planète finance. La fortune du Russe Roman Abramovitch a par exemple fondu de 25 milliards, celle du Français Bernard Arnault, patron du groupe de luxe LVMH, de 20 milliards et celle de l’Indien Lakshmi Mittal, patron du géant du métal Arcelor Mittal, de 36 milliards.

Et rien ne dit que leur descente aux enfers est terminé. Pauvres milliardaires…

Viktor Vekselberg, -6 milliards!
Selon le Blick de samedi, Viktor Vekselberg, un milliardaire russe très actif sur le marché suisse, est celui qui a le plus souffert dans notre pays de la Berezina financière de ces derniers mois. Il aurait perdu plus de 6 milliards de francs, soit 40% de sa fortune estimée par le magazine Forbes à 15 milliards de francs. Vekselberg a fait fortune dans l’aluminium et le pétrole.

Nicolas Hayek, -4 milliards!
L’empereur, de la montre suisse est aussi un des grands perdants de la débâcle financière. Nicolas Hayek, président du groupe Swatch, a avoué à mi-octobre que sa fortune personnelle avait fondu de 3 à 4 milliards de francs dans la fournaise boursière consécutive à la crise des subprime. Pas mal si l’on pense que sa fortune personnelle est estimée à 5 milliards de francs.

Famille blocher, -1 milliard!
En une année, le titre d’EMS-Chemie, la société qui fait la fortune de Christoph Blocher, a perdu 45% de sa valeur. Une tuile pour les quatre enfants de l’ex-conseiller fédéral qui s’étaient réparti l’héritage paternel en 2007. Selon Blick, leur fortune aurait fondu d’un bon milliard de francs. Magdalena Martullo-Blocher, Markus, Rahel et Miriam Sabine Blocher n’auraient plus «que» 2 milliards en poche.

Marcel Ospel, -75 millions!
L’ancien homme fort d’UBS aurait perdu plus de 50 millions de francs. Soit un quart de sa fortune. Marcel Ospel vient aussi renoncer à son parachute doré de 25 millions. Histoire de se montrer solidaire avec son ex-employeur à qui il a tout de même fait perdre 40 milliards. Mais ne vous faites pas de souci pour le banquier: ces 25 millions sont en gros les impôts qu’il aurait dû payer…

AFP/Odd Andersen

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