Copé, coming out ?

M Copé vient de faire une belle découverte : l’UMP ne serait pas claire sur les questions de société. Coming out, ou manipulation ?

Car il enchaîne immédiatement : « le débat ne sera pas clos quand nous aurons voté le texte ».

Donc, si nous suivons bien M Copé : [le projet est idiot], l’UMP n’est pas claire, mais je vais lui faire voter ce projet idiot sur lequel nous ne sommes pas clair, afin que nous puissions en débattre ensuite.

C’est facile, la politique ! Tiens, vous aussi, vous avez remarqué que les citoyens s’y intéressent de moins en moins ?

Nouvel Obs, 2/12/08

L’UMP n’est pas « claire sur les questions de société »


Robo-cop[é], montrant la taille réélle d’un grand homme politique (cliché Reuters, légende CAD)

C’est ce qu’estime Jean-François Copé, le patron des députés UMP. Selon lui, le débat sur le travail dominical a révélé que « nous n’avons pas eu le courage d’aborder, ces dernières années, la question du travail sous ses différents prismes autres que celui du pouvoir d’achat ».

Pour le président du groupe UMP à l’Assemblée Jean-François Copé, le parti présidentiel « n’est pas au clair sur les questions de société ». Il estime que c’est ce que que révèle le débat autour de l’extension du travail dominical, dans un entretien paru mardi 2 décembre dans le quotidien La Croix. Pour lui, l’UMP doit « crever l’abcès ».
« Le travail du dimanche a suscité un débat intense et inattendu. C’est devenu ultrasensible car nous n’avons pas eu le courage d’aborder, ces dernières années, la question du travail sous ses différents prismes autres que celui du pouvoir d’achat », lâche François Copé, alors que Nicolas Sarkozy avait placé le pouvoir d’achat au coeur de sa campagne présidentielle.

« Les questions de société posent problème à droite »

« D’une manière générale, les questions de société posent problème à droite. Depuis dix ans, nous avons fait un travail sur nous-mêmes pour crever, un à un, nos abcès idéologiques. Dans de nombreux domaines (économie, fiscalité, sécurité…), nous y sommes parvenus (…) Mais il y a un domaine qu’il nous reste à traiter, gigantesque : les questions de société », admet le député de Seine-et-Marne.
La raison ? « Parce qu’elles touchent souvent à des domaines où la droite française a eu des inhibitions », qu’il s’agisse de « la vie personnelle, intime, familiale » ou des « questions religieuses ou identitaires », avance-t-il.
« La droite n’est pas au clair sur ces questions (…) Comme nous ne les avons pas traitées une à une, chaque sujet est prétexte à devenir une étincelle, qui met le feu », ajoute Jean-François Copé.

« Nous sommes là aussi pour parler des valeurs »

Le chef de députés indique ainsi avoir « reçu cinq sur cinq » les réticences exprimées au sein de ses troupes sur le travail dominical.
« Il s’agit d’un débat entre, d’un côté, l’impératif économique, le pouvoir d’achat, le libre choix, et, de l’autre, ceux qui disent stop, nous sommes des hommes politiques, nous sommes là aussi pour parler des valeurs, et parmi les valeurs, il y a le travail mais aussi le repos dominical, la famille… », estime-t-il en appelant l’UMP à « construire un corps de doctrine ».
Jean-François Copé prévient que « le débat ne sera pas clos quand nous aurons voté ce texte » sur l’ouverture des magasins le dimanche et s’attend par ailleurs à « un débat rude » dans son camp sur « les questions de bioéthique », en 2009.

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