AFP 21/11/08
PARIS (AFP) — La parution vendredi de l’appel signé par une cinquantaine de députés UMP et Nouveau centre contre le travail le dimanche a révélé au grand jour les tiraillements au sein de la majorité alors qu’un texte doit bientôt être débattu à l’Assemblée.
« Nous sommes un certain nombre de députés à considérer que le dimanche n’est pas un jour comme les autres, et qu’une société vit aussi de respiration, de rythme, de rendez-vous. C’est un rendez-vous social, le dimanche », a déclaré Marc Le Fur (UMP) un des signataires de l’appel dans Le Figaro et sur les sites d’Ouest France et de l’Express.
« Il y a un débat (au sein du groupe UMP), il n’y a pas unanimité, la démonstration est faite », a ajouté M. Le Fur. Le député breton contredit le patron des députés UMP, Jean-François Copé, qui avait affirmé mardi soir l’existence d’un « accord extrêmement large » au sein du groupe, à l’issue d’une réunion avec les ministres Xavier Bertrand (Travail) et Luc Chatel (Consommation).
« Je souhaite que le texte ne soit pas inscrit à l’ordre du jour », a demandé M. Le Fur, également vice-président de l’Assemblée, en précisant que cette proposition de loi, dont le gouvernement souhaite qu’elle soit examinée dès la « première quinzaine de décembre », n’était pas encore inscrite.
« Il le sera (examiné à l’assemblée) », a immédiatement réagi M. Copé, tout en affirmant qu’il continuerait « inlassablement (son) travail de dialogue et d’explication (au sein du groupe UMP) jusqu’à la dernière minute » et ne pas craindre d’accrocs lors de l’examen de ce texte.
« Je respecte la position de principe de mes amis qui ont signé, mais je ne considère pas que ce soit contradictoire avec la proposition de loi Mallié. C’est pourquoi je souhaite que l’on examine la loi Mallié, toute la loi Mallié et rien que la loi Mallié », a-t-il ajouté.
« On ne demande pas l’extension du travail le dimanche, mais la mise en place d’une base juridique stable pour ne pas laisser les entreprises concernées à la merci de contentieux qui les fragilisent », a expliqué le patron des députés UMP.
« Nous voulons assouplir le travail du dimanche, mais il n’est pas question de faire travailler tous les Français », a souligné pour sa part sur RTL le ministre du Travail Xavier Bertrand. Ces députés disent qu’il est « nécessaire de fixer des limites au travail du dimanche », a répondu M. Bertrand, interrogé sur cette fronde de députés de la majorité. « Dans les zones touristiques, aujourd’hui personne ne s’y reconnaît, il faut donc clarifier le travail du dimanche », a-t-il ajouté.
Jean Dionis du Séjour, député du Nouveau Centre (NC) et signataire au côté de deux de ses collègues, ne « croit pas du tout à l’effet positif au point de vue économique ». « La majorité du groupe NC est favorable au texte, mais pour moi c’est une clause de conscience et j’entends l’exercer pleinement », ajoute-t-il à l’AFP tout en précisant qu’il s’exprime « en (son) nom personnel ».
« Le débat aura donc bien lieu », affirme une source proche des députés signataires, dont certains auraient été appelés, toujours selon cette source, pour les faire changer d’avis.
Le sujet, en sommeil depuis plusieurs mois en raison de divergences à l’UMP, est revenu en force quand Nicolas Sarkozy a appelé ses troupes, le 28 octobre, à se saisir « maintenant » et « sans tabou » d’une proposition de loi du député Richard Mallié pour « puissamment assouplir » l’encadrement du travail dominical.