Les Lillois restent divisés sur le sujet ?

La Voix du Nord – dimanche 16.11.2008, 05:07

La possibilité d’ouvrir les magasins tous les dimanches de l’année. À Lille, commerçants et salariés sont très partagés sur le sujet.

Certains y voient un mieux, d’autres ne veulent pas s’y résoudre.

Pouvoir ouvrir son commerce tous les dimanches de l’année si ça lui chante, Corinne Deltour, de la boutique de charme Candeur et volupté, dans le Vieux-Lille, n’est pas contre. Indépendante et seule en magasin, elle est prête à travailler un jour de plus par semaine si le contexte l’y incite. «  Je suis robuste. » Pas tous les dimanches de l’année. «  Un sur deux. De 15 h à 19 h par exemple. » Plus tôt ne servirait à rien selon elle. «  Le matin, certains sont à la messe, d’autres au marché ou en famille. » (faut-il rappeler que la loi de 1906, dans sa rédaction actuelle, permet pleinement à Corinne de travailler si cela lui chante ? NDLR) C’est d’ailleurs parce qu’elle souhaite continuer à consacrer son repos dominical à ses proches que Virginie Seguier, de la boutique Sabre, rue Esquermoise, n’envisage pas d’ouvrir le dimanche hors périodes de fêtes. Elle le reconnaît : «  Ça peut amener du monde… Mais je passe cette journée avec mon petit bout de chou. » Émeline, 23 ans et employée chez M&S mode à Euralille, n’a pas d’enfant, mais ne veut pas non plus sacrifier son dimanche. «  C’est le seul jour où je peux voir mon copain. » Chez Loisirs créatifs, à Euralille toujours, les employés, très jeunes, sont pour la plupart résolus à travailler plus pour gagner plus. Gaëlle a un prêt étudiant à rembourser. Laurence, des factures à payer. «  Mais c’est un calcul à faire. Si on paie finalement plus d’impôts parce qu’on gagne plus, ça ne vaut pas le coup. » Et les deux jeunes femmes de clamer d’une voix : «  Il faut que le roulement se fasse de manière équitable entre tous. »

Des flâneurs mais pas d’acheteurs

Pour Diana Malavielle, d’Alter Mundi, rue Gambetta, la question du roulement ne se pose pas. Elle travaille seule avec son mari. Sa boutique est déjà ouverte tous les dimanches matin. Elle apprécie. «  Les gens sont plus détendus ce jour-là.  » Que l’ensemble des commerces de la ville bénéficie de cette prérogative ne lui nuirait pas, d’après elle. « Le monde attire le monde. » Edwidge Ley-goune, de la boutique de prêt- à-porter Axelle, est d’accord sur le principe, mais émet une réserve. «  Le dimanche, dans les magasins, on voit beaucoup de flâneurs, mais peu d’acheteurs. » •

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