Jérôme Chartier : ma position sur le travail le dimanche

Pour ? Contre ? Jérôme Chartier est difficile à positionner sur le travail du dimanche.

Lorsqu’il dit que l’Etat doit assumer son laisser-aller, c’est une position réaliste. Mais assumer ce laisser aller ne doit pas se traduire par la légalisation d’états de faits illégaux, mais bien par une souplesse dans l’application de la Loi. Le dossier Plan de Campagne illustre que des solutions de ce type peuvent être facilement trouvées. Reste que ce n’est pas la direction que prend l’Etat.

Lorsqu’il énonce que le fait qu’un zone soit touristique peut légitimer certaines dérogations au principe général du repos dominical, nous sommes d’autant plus d’accord que la loi de 1906 permet, sans aucune modification, de prendre en compte les particularismes régionaux. A charge du Préfet (ou du Maire, à Paris), de résister aux groupes de pression, comme le lobbyiste récemment embauché par les groupe des commerçants de l’avenue des Champs Elysées.

Enfin, pour ce qui est de la limitation à 15 dimanches travaillables – tiens, ce nombre a varié ?! – , sauf pour les jeunes, nous pensons que le Député à oublié le brillant manager opérationnel que fut Jérôme Chartier. En effet, les contraintes d’organisation et de gestion de personnel rendent difficile l’application de cette clause.

En conclusion, nous classerons donc M Chartier dans les « POUR », tout en lui suggérant de refaire quelques visites d’entreprises, pour se remémorer les contraintes qui sont les leurs !

Le blog de Jérôme Chartier, 13/11/08

Ma position sur le travail le dimanche

Dans les semaines à venir, nous allons débattre du travail le dimanche. Un sujet qui dépasse de loin l’enjeu économique qu’il représente et qui est à rapprocher autant d’aspects culturels que sociaux. Culturel pour la continuité issue d’un héritage aux racines chrétiennes que j’assume pleinement et que je revendique. Social pour le point de repère de la semaine que représente le dimanche. De quoi s’agit-il pour ma part ? D’autoriser le travail le dimanche sous certaines conditions tout en veillant à ne pas transformer le dimanche en un jour comme un autre. C’est la raison pour laquelle je pose plusieurs principes.

Il faut tout d’abord assumer le laisser-faire de l’Etat depuis plusieurs dizaines d’années qui a toléré l’ouverture le dimanche de grandes surfaces spécialisées. Ces enseignes ont fondé un modèle économique sur cette ouverture et le remettre en cause subitement signifie la disparition de dizaines de milliers d’emplois. ce serait une erreur.

De surcroit, la France doit aussi assumer le fait qu’elle est devenue au fil du temps la première destination touristique mondiale, ce qui représente un élément structurant de notre croissance, qu’il convient de préserver absolument. Aussi, l’ouverture le dimanche dans les zones touristiques me parait appropriée pour un certain type de commerces, domaine qui reste à définir, toujours pour que le dimanche ne soit pas banalisé.

En revanche, je veux que l’on protège à l’occasion de cette loi la vie des familles et c’est la raison pour laquelle je suis favorable à une limitation du nombre de dimanches travaillés dans l’année, que je fixe à 15. Ce chiffre n’est pas déraisonnable si je me rapproche des pratiques de nombre d’entreprises qui ouvrent le dimanche et qui manifestent à cet égard un respect du repos dominical pour leur salariés. Dans l’idéal, je souhaite qu’il ne s’applique qu’aux salariés de plus de 25 ans, de telle sorte que les étudiants qui travaillent le dimanche afin d’obtenir de quoi poursuivre leurs études puissent continuer à le faire.

Je pense que l’on aurait tort d’ostraciser toute position dans ce débat, qui n’est pas un débat de religion même si je comprends parfaitement que tous les catholiques pratiquants souhaitent se mobiliser pour conserver le principe inaltérable du repos dominical. Je pense que l’on doit regarder ce débat de façon sereine et ne pas en sous-estimer les conséquences. C’est la raison pour laquelle je suggère cette solution qui me semble être une solution d’équilibre et non de compromis.

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