Des députés de la majorité contre le travail du dimanche.
L.S. et C.J. (lefigaro.fr) – 21/11/2008
«Il n’est pas question de faire travailler tous les français le dimanche », a répondu Xavier Bertrand qui promet de veiller à ce que le principe de volontariat soit bien respecté.
«Il n’est pas question de faire travailler tous les français le dimanche». A peine, «Touche pas à mon dimanche !», la tribune des 48 députés de la majorité, opposés à l’extension du travail dominical, parue dans le Figaro, Xavier Bertrand s’est empressé de monter au créneau pour apaiser les doutes de ces parlementaires UMP et Nouveau Centre. «Dans les zones touristiques, aujourd’hui personne ne s’y reconnaît, il faut clarifier le travail du dimanche», a plaidé le ministre du Travail. Concernant les «zones de plus d’un million d’habitants», comme Paris, Lyon, Marseille, et Lille, «il y a une logique à ouvrir les magasin le dimanche», a-t-il défendu.
«Il faut des règles, le feu vert du maire, l’accord du président de intercommunalité pour que d’une commune à l’autre, on ne déstabilise pas les choses», a assuré Xavier Bertrand. Répondant aux députés, emmenés par Marc Le Fur, le vice-président de l’Assemblée Nationale et Jean-Frédéric Poisson, qui redoutent que le principe du volontariat pour travailler le dimanche ne soit pas respecté, et débouche sur «ouverture générale de l’activité professionnelle», le ministre promet de mettre en place un «volontariat renforcé», «pour que dans l’entreprise, avec les représentants du personnel, on soit sûr que ce ne soit pas un volontariat de papier».
«Une société vit aussi de respiration»
Les signataires se demandent également «comment on passe du dimanche chômé, acquis social obtenu de haute lutte au 19ème siècle, au dimanche chômé, menace pour la liberté individuelle des consommateurs». Loin de ne toucher que les commerces, l’ouverture dominicale toucherait toute leur chaîne, depuis les banques jusqu’aux livreurs en passant par les baby-sitters. «Aujourd’hui, les Français ont encore plus besoin de solidarité qu’hier. Sachons protéger la famille et ne pas la fragiliser une nouvelle fois. Le dimanche n’est pas un jour comme les autres, une société vit aussi de respiration», concluent-ils.
La fin de non-recevoir de Copé
Autre ténor de la droite à ne pas partager les craintes des députes signataires, Edouard Balladur. «Dans la mesure où travailler le dimanche n’est pas une obligation, je trouve ça justifié. Ce n’est pas une atteinte au droit du travail», a avancé l’ex premier ministre au Talk Orange- Le Figaro.
Sur le lien lire la suite : les articles de Challenges, l’Alsace, Le Nouvel Obs
Challenges, 21/11/08
Nouvelle polémique
autour du travail dominical
Sous le slogan « Touche pas à mon dimanche », ils affirment qu’aucun emploi ne serait créé par cette mesure et que l’acte d’achat « ne serait que transféré de la semaine au dimanche ».
Selon eux, « un emploi du dimanche supprimera trois emplois de la semaine » et « la menace portera également sur ceux qui travaillent déjà ce jour-là ». Enfin, l’ouverture des magasins le dimanche risquera de créer « des frustrations et du surendettement ».
L’ouverture est « logique »
Réagissant à la publication de cette tribune, le ministre du Travail Xavier Bertrand a souligné sur RTL qu’il n’était « pas question de faire travailler tous les Français le dimanche » et a estimé que l’essentiel était « de fixer des limites au travail du dimanche ». Selon lui, concernant les « zones de plus d’un million d’habitants », comme les métropoles de Paris, Lyon, Marseille, et Lille, « il y a une logique à ouvrir les magasin le dimanche ».
Nicolas Sarkozy avait demandé fin octobre aux parlementaires de se saisir « sans tabou » de la proposition de loi sur le travail le dimanche, à laquelle il est favorable. Mardi, Jean-François Copé, le chef de file des députés UMP, avait fait état d’un accord « extrêmement large » sur le sujet au sein de la majorité présidentielle sur ce texte « très équilibré ». Vendredi, le patron des députés UMP a insisté: le texte sera bien inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.
50 députés de la majorité contre le travail du dimanche
«Nous sommes un certain nombre de députés à considérer que le dimanche n’est pas un jour comme les autres, à considérer qu’une société, elle vit aussi de respiration, de rythme, de ren
dez-vous et c’est un rendez-vous social, le dimanche», à déclaré à l’AFP Marc Le Fur, député UMP de Côtes-d’Armor.
«Il y a déjà des dérogations qui existent et c’est très bien, on peut imaginer éventuellement des choses, mais sur l’essentiel nous sommes attachés à cette respiration sociale et nous considérons que les arguments posés ne sont pas pertinents», a-t-il ajouté.
«Il y a un débat (au sein du groupe UMP, ndlr), il n’y a pas unanimité, la démonstration est faite», a lancé M. Le Fur, vice-président de l’Assemblée, en réponse à ce qu’avait affirmé le patron des députés UMP, Jean-François Copé, parlant d’un «accord extrêmement large» au sein du groupe UMP.
«Je souhaite que le texte ne soit pas inscrit à l’ordre du jour», a demandé M. Le Fur, en précisant que cette proposition de loi, dont le gouvernement souhaite qu’elle soit examinée dès la «première quinzaine de décembre», n’était pas encore inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.
L’appel est paru dans le Figaro, et sur les sites d’Ouest France et de l’Express.
« Touche pas à mon dimanche! », proclament 50 députés de la majorité
La CGPME a apporté vendredi dans un communiqué son soutien à ce texte des parlementaires, également publié dans des quotidiens. « Si l’intérêt économique d’une telle mesure est éminemment contestable, ses conséquences sociales risquent de s’avérer catastrophiques », estime la Confédération générale des petites et moyennes entreprises.
Intitulé « touche pas à mon dimanche », ce texte publié jeudi a été signé par 48 députés UMP et du Nouveau centre. Ils s’opposent à la proposition de loi de leur collègue Richard Maillé (UMP) sur l’extension du travail dominical, qui est soutenue par le président Nicolas Sarkozy.
Les élus contestent en particulier l’intérêt économique de cette mesure. Loin d’encourager la consommation, « l’acte d’achat ne serait que transféré de la semaine au dimanche », estiment-ils.
Par ailleurs, des « études montrent qu’à consommation égale, un emploi du dimanche supprimera trois emplois de la semaine ». Cette mesure menace en particulier « les multiples petits commerces de proximité dans nos centre-villes ou dans nos centre-bourgs en milieu rural ».
« On n’effectue pas d’achats supplémentaires sans pouvoir d’achat en hausse », rappellent les auteurs de la tribune. « La hausse du pouvoir d’achat ne se décrète pas par l’ouverture des magasins le dimanche ».
« Le travail le dimanche ne se fera que sur volontariat nous dit-on. Comment peut-on y croire? », lancent-ils aussi. « Chacun sent très bien que l’ouverture des commerces le dimanche est le cheval de Troie pour une ouverture générale de l’activité professionnelle ».
Car « ouvrir les magasins le dimanche ne touchera pas que les commerçants ». Par exemple, « il faudra trouver des modes de garde pour les enfants ».
Dans ces conditions, « qu’en sera-t-il de toutes les activités dominicales, non seulement les cultes, mais également les activités sportives, associatives, familiales? ».
« Le travail le dimanche, c’est une menace pour les familles », estiment ces députés de la majorité. « Ce moment privilégié de partage et de relations personnels sera sévèrement frappé par la concurrence d’une possibilité de consommer qui n’aura plus de limite ». AP
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