« Xavier Bertrand, VRP tout terrain du président ». C’est ainsi que le Parisien titrait son article de l’édition du 14/10, relevant les hautes ambitions du Ministre : « En pleine crise, le ministre du Travail, l’un des « bons élèves » du président, continue de sillonner les régions pour faire la « pédagogie » de l’action de Nicolas Sarkozy. Un oeil toujours tourné vers Matignon, il vise aussi la tête de l’UMP. »
Mais peut on croire ce Ministre qui « fait de la pédagogie » comme d’autres « vendent du temps de cerveau humain » ?
Dans la croisade qu’il a entrepris pour « la liberté du travail sept jours sur septs », il est allé à Marseille, soutenir les entreprises de Plan de Campagne, condamnées par les Lois de la République. La Provence, dans son édition du 14/10, rapporte deux citations intéressante de Xavier Bertrand (article complet sur le lien lire la suite)
« Je préfère que les familles viennent faire leurs courses à Plan-de-Campagne le dimanche, plutôt que de s’asseoir devant leur ordinateur et de les faire par internet », a-t-il justifié devant un public conquis d’avance.
Les préférences du Ministre sont un peu étonnantes : à l’heure où Internet permet non seulement un grand confort pour beaucoup d’opérations (plus besoin d’aller à la gare pour acheter un billet de train), mais où il permet aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre (il vaut mieux éviter un transport personnel, et préférer une commande par Internet, dont la livraison est moins consommatrice d’énergie par l’optimisation des tournées), Xavier Bertrand se tourne délibérément vers le modèle de consommation des années 80. Trente ans de retard, Monsieur le Ministre !
« Pour rassurer les organisations syndicales sans trop déplaire aux employeurs, Xavier Bertrand souhaite que l’adoption d’une loi autorisant le travail dominical dans les régions touristiques et les zones à très forte densité urbaine s’accompagne de « deux garanties », inscrites dans la future loi. En l’occurrence, le volontariat des salariés concernés et le paiement de leurs heures « au moins le double » d’un jour de semaine, « pour que le jeu en vaille vraiment la chandelle », a-t-il précisé, hier soir, à Plan-de-Campagne, lors d’un forum organisé par l’UPE13 (Union pour les entreprises), le Medef local. «
Sur le point du volontariat, on voit mal que cette disposition soit respectée longtemps. Aucun salarié n’a les moyens de refuser à son chef de service de travailler le dimanche, surtout en période de crise, s’il souhaite un tant soit peu être embauché, ou progresser dans la boite. Et dans un contexte général où c’est l’employeur qui détermine les jours de congés du salariés, on ne voit pas pourquoi le dimanche ferait exception. Cette disposition, effectivement inscrite dans la proposition de loi Mallié, est une bombe à retardement, qui par son irréalisme, risque bien d’encombrer les prudhommes de multiples conflits supplémentaires à traiter. Vraiment nécessaire ?
Sur le point de la sur-rémunération du dimanche, si le Ministre veut vraiment un paiement double des horaires, hé bien, il lui suffit de l’intégrer dans le proposition de loi de M Mallié, tout simplement. Actuellement, cette proposition de Loi (art L 3132-25-2), à la formulation d’un alambiqué typiquement techno-française, prévoit une majoration de salaire accordée au vu d’un accord collectif ou d’une décision unilatérale de l’employeur, accord qui devient caduc en cas d’accord d’entreprise ou d’accord de branche, qui eux, ne comportent pas obligation d’une rémunération supplémentaire pour travail du dimanche ! Les dispositions prévues par la proposition Mallié sont donc incohérentes, puisqu’une disposition prévue par un point de la loi peut être annulé par le suivant. Les salariés ne sont donc en aucun cas protégés, une majorité de conventions collectives actuelles ne comportant pas de clause de sur-rémunération du travail habituel du dimanche, comme dans le cas de la convention collective s’appliquant aux salariés de l’ameublement. VRP, c’est le mot juste.
Xavier Bertrand, ambassadeur du travail dominical
Publié le mardi 14 octobre 2008 à 07H14
Le ministre était hier à Marseille et à Plan-de-Campagne
Selon Xavier Bertrand (ici au côté de Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille), « la seule solution durable pour légaliser le travail du dimanche, c’est de modifier la loi ».
Photo Florian Launette
Xavier Bertrand a confirmé, hier, à l’occasion de sa visite à Marseille, qu’il voulait aller vite sur le travail du dimanche. Surfant sur les inquiétudes nées de la crise économique et financière et sur un sondage favorable publié dimanche par Le journal du Dimanche, le ministre du Travail souhaite inscrire le projet de loi du député (UMP) de la Xe circonscription, Richard Mallié, à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale « en novembre », afin de lever au plus vite l’obstacle légal au travail du dimanche.
Pour rassurer les organisations syndicales sans trop déplaire aux employeurs, Xavier Bertrand souhaite que l’adoption d’une loi autorisant le travail dominical dans les régions touristiques et les zones à très forte densité urbaine s’accompagne de « deux garanties », inscrites dans la future loi. En l’occurrence, le volontariat des salariés concernés et le paiement de leurs heures « au moins le double » d’un jour de semaine, « pour que le jeu en vaille vraiment la chandelle », a-t-il précisé, hier soir
, à Plan-de-Campagne, lors d’un forum organisé par l’UPE13 (Union pour les entreprises), le Medef local.
« Je préfère que les familles viennent faire leurs courses à Plan-de-Campagne le dimanche, plutôt que de s’asseoir devant leur ordinateur et de les faire par internet », a-t-il justifié devant un public conquis d’avance.
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BELSUNCE
À l’occasion de sa venue à Marseille, Xavier Bertrand a annoncé une aide exceptionnelle de 285000€ pour la réalisation de la crèche multi-accueil Belsunce. « Je me félicite de ce soutien, a réagi Jean-Claude Gaudin. Cette aide permet de porter la participation financière de la Caisse d’allocations familiales des Bouches-du-Rhône, partenaire de la Ville, à 780000€ sur un montant total estimé à 3 millions d’euros. Ce montant comprend la réhabilitation totale du bâtiment, le doublement de la capacité d’accueil (44 places actuellement), la création d’un lieu d’accueil enfants parents, ainsi qu’une ludothèque. »
Hervé Vaudoit