Alternatives Economiques signale que le travail du dimanche n’a aucune chance de doper la croissance. |
Alternatives économiques, 29/10/08
Voici venu le temps de la « mobilisation pour l’emploi ». Il y avait urgence, tant la situation sur le marché du travail ne cesse de se dégrader. Mardi 28 octobre, Nicolas Sarkozy a donc présenté à Rethel, dans les Ardennes, une série de mesures de lutte contre le chômage.
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Davantage de flexibilité (mais pas de sécurité…)
Par ailleurs, la volonté, pourtant martelée à plusieurs reprises par Nicolas Sarkozy, de « créer une sécurité sociale professionnelle » ne convainc pas. Ce qui a dominé plutôt ces dernières années c’est une vision court-termiste, qui s’est traduite par une logique de stop-and-go en matière de politique de l’emploi. A l’inverse, il faudrait recentrer durablement l’effort des pouvoirs publics sur la qualité des emplois proposés, qu’ils soient aidés ou non. Or, on n’en prend guère le chemin avec les mesures annoncées à Rethel. Nicolas Sarkozy affirme ainsi qu’« en phase de ralentissement, un CDD en plus c’est un chômeur en moins ». Et il entend permettre aux petites et aux moyennes entreprises de recruter des CDD sans restriction de durée (aujourd’hui on n’a pas le droit en principe à plus de dix-huit mois), pendant une période théoriquement limitée. Cette mesure s’apparente fortement à un retour par la petite porte du contrat nouvelle embauche (CNE). Ce contrat, jugé contraire aux conventions internationales du travail, avait été concocté par Dominique de Villepin en 2005 et accordait aux employeurs des PME le bénéfice d’une période « d’essai » de deux ans pendant laquelle ils n’avaient plus à motiver un éventuel licenciement. Quant à la volonté affichée par le président de la République de soutenir davantage l’emploi dans les services à domicile, elle risque de multiplier encore plus les « travailleurs pauvres » à défaut de toute action en faveur d’une meilleure structuration du secteur. Sans parler de l’extension du travail du dimanche, qui menace l’équilibre de la vie familiale et associative sans aucune perspective de doper la croissance en l’absence de pouvoir d’achat supplémentaire.