Les commerçants travaillent le dimanche, sans salarié. Une manière légale de leur permettre de subsister face aux géants de la distribution. On notera les observations de conclusion de la personne interviouvée : « Je n’ai pas d’employés donc pas de soucis de gestion. Et ma vie de famille est aussi préservée puisque ma femme travaille avec moi et que le dimanche mes trois enfants jouent dans l’arrière-boutique et nous donnent un coup de main quand il le faut. » Elle est pas belle, la vie ?! |
Cagnes ma ville, 28/9/08
Pour les surfaces de moins de 300 m2, aucune démarche n’est nécessaire pour ouvrir le dimanche en journée. : François Vignola
Faire ses courses le dimanche à Cagnes ? Un rêve de citadin débordé en semaine ? Peut-être. Mais la loi de 1906 sur le repos dominical ne permet pas toujours d’assouvir ce rêve… très terre à terre. A quelques exceptions près.
Car à Cagnes-sur-Mer, le dimanche matin, est presque un samedi comme les autres. Du moins le matin.
Le coeur de ville grouille d’activités commerçantes. Boulangeries, boucheries, poissonnerie, épiceries, cité marché marchande fonctionnent à plein régime jusqu’aux alentours de treize heures. Et certains de ces commerces de bouche de proximité font même entre 30 et 40 % de leur chiffre d’affaire ce jour-là.
« C’est vrai que travailler le dimanche matin c’est un choix. Mais quand on tient un commerce alimentaire de proximité, c’est une démarche logique, explique Sylvia Perrin, Présidente de l’association des commerçants de la cité marchande. En plus le dimanche, c’est une belle journée, les gens sont plus relax, ils arrivent plus tard. Ceci dit, l’ouverture dominicale ne doit concerner que le commerce de bouche de proximité et se limiter à la matinée. Ce jour-là doit rester un jour de bien-être et pas un jour de courses où l’on va s’enfermer dans les magasins… »
Des enseignes d’alimentation de petite surface qui jouent la carte de l’ouverture dominicale et qui, du coup, concurrencent les petits commerces cagnois du centre-ville.
« Les gens n’ont pas le même pouvoir d’achat le dimanche »
Alec et son épouse Alexandra sont cogérants du Petit Casino de l’avenue Renoir. « Nous sommes là depuis 17 mois et nous avons choisi de travailler le dimanche toute la journée avec une pause entre 13 heures et 15 h 30. Pourquoi ? Parce qu’à Cagnes tout est fermé et qu’il y a une vraie demande. Nous avons des clients qui viennent de La Gaude, Saint-Jeannet, Saint-Laurent et Villeneuve-Loubet. C’est une journée très importante pour le chiffre d’affaire, on fait souvent mieux qu’en semaine. »
Alec partage aussi le constat des commerçants du centre-ville au sujet de la clientèle dominicale : « Les gens sont moins stressés, ils prennent le temps. Et puis j’ai l’impression aussi qu’ils n’ont pas le même pouvoir d’achat qu’en semaine. Comme ils n’ont pas le choix, ils ont tendance à moins regarder. Mais ce n’est pas pour autant que l’on profite, on reste quand même moins cher qu’une station-service. »
Quant aux contraintes attachées au travail dominical, Alec les a évacuées : « Je n’ai pas d’employés donc pas de soucis de gestion. Et ma vie de famille est aussi préservée puisque ma femme travaille avec moi et que le dimanche mes trois enfants jouent dans l’arrière-boutique et nous donnent un coup de main quand il le faut. »
Julie Baudin Nice-Matin